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Quel avenir pour le quick commerce, qui déçoit déjà ?

Quel avenir pour le quick commerce, qui déçoit déjà ? 2560 1810 Altavia

Le quick commerce s’est considérablement développé durant la crise sanitaire, principalement dans les zones urbaines. Mais le phénomène semble déjà s’essouffler et les leaders Gorillas Gopuff ou encore Getir annoncent des licenciements importants. Le quick commerce, bulle spéculative ou service de niche pérenne ?


Après l’envol fulgurant, l’effondrement ?

La crise sanitaire a plus que bien profité à tous les acteurs gravitant autour de la vente en ligne, qu’il s’agisse de services tiers et des services de livraison des enseignes. Estimé à 152 millions d’euros en 2021, le quick commerce, basé sur la promesse d’une livraison à domicile n’excédant pas 15 minutes, vient de passer deux années florissantes.
Attirés par ce qu’ils ont perçu comme étant une opportunité à ne pas rater, les investisseurs ont soutenu ce marché de niche (1, 8 milliards levés par le Turc Getir et 1,4 par l’Allemand Gorillas), laissant penser qu’il s’agissait là d’un phénomène de grande ampleur, promis à un bel avenir.
Mais au lendemain de la crise sanitaire, le quick commerce se trouve au cœur d’une tornade, avant même d’avoir prouvé sa rentabilité. Dans tous les pays, on assiste à des plans sociaux, des regroupements, des fermetures. Gorillas vient d’annoncer la suppression de 300 postes administratifs dans le monde, sur ses 14.000 salariés tandis que Getir se sépare de 14% de sa masse salariale. Aux Etats-Unis, la situation n’est guère plus favorable pour les acteurs du quick commerce. Les investisseurs deviennent quant à eux frileux à l’idée d’investir dans des startup qui n’ont comme vision que la croissance à tout prix.


Réponse opportuniste passagère ou véritable phénomène de niche durable ?

Un revirement qui soulève des questions légitimes : le quick commerce n’a-t-il pas été en fait une réponse opportuniste face à l’émergence d’un commerce de niche, trop soumis aux aléas de la société ? Ne s’agissait-il pas en fait d’un quick commerce « sous conditions », vivant sous perfusion permanente ? Il semblerait que oui.
Assiste-t-on plutôt à un véritable phénomène urbain, pour les courses de dépannage essentiellement, qui aura besoin de temps pour s’installer durablement et se faire comprendre des clients ? Encore faut-il que les investisseurs ne se lassent pas avant et on peut en douter.
Si le quick commerce devait perdurer, il y a fort à parier qu’il ne sera plus entièrement opéré par des sociétés tierces trop dépendantes d’investisseurs mais proposé en partenariat avec l’enseigne, comme Instacart aux Etats Unis, voire directement par elle.
Quoiqu’il en soit, une commande préparée et livrée en 15 minutes se fera trop souvent au détriment de la qualité, critère pourtant très important aux yeux de nombreux clients. Pour satisfaire ces derniers et sortir des bulles spéculatives, sans doute faudra-t-il à l’avenir définir ce que sont les limites à ne raisonnablement pas dépasser.


Par Jean Marc Megnin, Directeur Général Altavia ShopperMind

Remettre les collaborateurs au coeur de la relation client

Remettre les collaborateurs au coeur de la relation client 1678 1119 Altavia

Plus le commerce se digitalisera, plus les collaborateurs seront une valeur ajoutée indéniable. Les grands distributeurs prennent conscience qu’ils doivent massivement investir pour fidéliser leurs salariés et les accompagner dans l’acquisition de nouvelles compétences. Une bonne nouvelle, dans un contexte de tension sur le marché de l’emploi.
Elle paraît loin l’époque où la grande distribution recrutait à tour de bras. La France connaît une pénurie de main d’œuvre, tout comme les Etats-Unis qui traversent une vague de démissions massive avec la sortie brutale du marché du travail de 5 millions de personnes. Marqués par la crise sanitaire, durant laquelle ils ont été beaucoup sollicités, les collaborateurs savent aujourd’hui ce qu’ils veulent : plus de considération, un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, une réévaluation de leur rémunération… Les grands distributeurs l’ont compris : s’occuper de leurs salariés et les remettre au cœur de la relation client est devenu incontournable… et urgent.


Investir pour fidéliser les collaborateurs et en recruter de nouveaux

Dans ce contexte de tension sur le marché de l’emploi, Lidl est pionnier cette année, avec sa campagne de publicité TV et affichage « Bien plus qu’un job », dans laquelle témoignent les proches de ses salariés pour valoriser ce qu’ils perçoivent comme étant une véritable expérience de vie. Objectif : miser sur l’expérience de ses salariés, dont les compétences, la motivation et la compétitivité accompagnent la montée en gamme de la marque, et donc, à terme, la satisfaction client.
L’enseigne annonce que sur ses 45 000 employés en France – 1 570 supermarchés, 25 plateformes logistiques et le siège -, 20 % ont plus de 10 ans d’ancienneté. Chez Lidl, on revendique prendre soin de ses collaborateurs, leur donner une chance quels que soient sa culture, son origine, ses diplômes et les accompagner vers l’autonomie pour que chacun puisse prendre des responsabilités dans son périmètre d’action.


Financer la montée en compétences des collaborateurs

Avec la progression de la digitalisation du commerce, de plus en plus d’enseignes réalisent qu’elles ne peuvent plus laisser les collaborateurs à l’écart de cette mutation. Les clients arrivent en magasin munis de leurs smartphones, bien renseignés sur ce que propose l’enseigne et il est désormais difficile d’imaginer un chef de rayon isolé, sans source d’informations et de communication numérique. Il s’agit donc pour une enseigne d’investir pour former son personnel mais surtout lui offrir une vraie montée en compétences.
Depuis 4 ans, Walmart anticipe ce phénomène, en investissant pour ses collaborateurs. 700 millions de dollars ont déjà servi à financer la formation numérique des collaborateurs magasins afin de mettre leurs connaissances à niveau et égaler la maturité digitale des clients. De plus, un Smartphones neuf a été offert à 740 000 employés, à l’occasion du lancement de l’application professionnelle Walmart, permettant de se géorepérer en magasin, de s’entraider entre collaborateurs et d’accéder à une base d’informations sur les articles, les stocks, les emplacements… via l’assistant virtuel connecté à l’IA Walmart. Enfin, 2,7 milliards de dollars ont été investis pour former et augmenter les salaires de 1,2 million d’employés de ses magasins, au cours des deux dernières années. Un investissement qui reflète les pressions auxquelles l’entreprise est confrontée dans le secteur de la vente au détail et la numérisation des process clients.
Loin d’être considérée comme une charge, la masse salariale est de plus en plus appréhendée comme un investissement. Et c’est une bonne nouvelle.


Par Jean Marc Megnin, Directeur Général Altavia ShopperMind

Carrefour inclusion autisme heure silencieuse

Quand le commerce joue la carte de l’inclusion.

Quand le commerce joue la carte de l’inclusion. 977 650 Altavia

A l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, vendredi 2 avril, le groupe Carrefour a annoncé que désormais, chaque semaine, une « heure silencieuse » aurait lieu dans plus de 1240 supermarchés et hypermarchés. Une annonce qui vient confirmer le rôle social du commerce.


Une « heure silencieuse » destinée aux personnes atteintes de trouble de l’autisme

A l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, vendredi 2 avril, le groupe Carrefour a annoncé que chaque lundi, une « heure silencieuse » serait proposée dans plus de 1240 supermarchés et hypermarchés.
Depuis le 5 avril, tous les lundis, de 14 h à 15 h, la luminosité est donc réduite, les musiques et les annonces faites au micro sont interrompues et les appareils de nettoyage à l’arrêt, pour permettre aux personnes atteintes de trouble de l’autisme – mais également à tous les clients souhaitant réaliser leurs courses dans le calme – de faire leurs achats dans des conditions plus favorables. « L’heure silencieuse est une première étape du plan d’action de l’enseigne, établi conjointement avec Autisme France, qui comprendra entre autres, une facilitation de l’accès prioritaire aux caisses, de nouveaux pictogrammes en magasin, plus inclusifs, prenant davantage en compte les différentes formes de handicap, annonce Carrefour. En parallèle, l’enseigne sensibilisera sur le sujet ses collaborateurs par la mise en place de différentes communications dédiées. »
L’initiative intervient après la proposition de loi – adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale le 28 janvier – de créer une heure silencieuse visant à améliorer l’accessibilité des personnes en situation de handicap aux magasins de la grande distribution et aux centres commerciaux. Le texte prévoit la mise en place d’une négociation de 18 mois entre les acteurs économiques de la grande distribution et des centres commerciaux, les associations représentant les personnes handicapées et des parlementaires.


Différentes approches, différentes cultures

On observe, à l’heure actuelle, une vraie tendance de la société à être de plus en plus inclusive. A vouloir davantage intégrer les diversités, les particularités, les handicaps… Et cette évolution a vraisemblablement été renforcée par la crise sanitaire que le monde traverse, amenant chacun à porter une attention particulière au personnel soignant, aux personnes âgées ou à toute personne vulnérable.
Si l’on ne peut que saluer l’initiative du groupe Carrefour, celui-ci a cependant choisi de communiquer discrètement sur le sujet. L’approche de l’enseigne américaine Trader’s Joe, semble, par exemple, beaucoup plus assumée. Un partenariat avec Magnusmode, l’entreprise canadienne à l’origine de l’application MagnusCards, pour aider les personnes ayant des besoins sur le plan de l’apprentissage cognitif a en effet été mis en place. Le principe : proposer 5 « cartes » adressées à des publics porteurs d’un handicap cognitif et / ou intellectuel – l’autisme n’en étant qu’un des cas de figure -, donnant aux usagers des repères pour faire leurs courses en toute sérénité. Disponibles sur l’application mobile, consultables dans le magasin comme en dehors, ces « cartes » renseignent sur des éléments pragmatiques et des services pratiques, comme la nature des bruits dans le magasin ou l’aide à solliciter pour porter ses courses.
Il faut dire qu’aux USA, la question des minorités, ou tout du moins de la diversité, est un sujet banalisé et qu’il n’est nullement tabou de parler de maladie mentale. Une différence culturelle qui explique sans doute l’initiative plus discrètement relayée par Carrefour.
Quelle que soit la méthode, une chose semble sûre : ces initiatives soulignent le rôle social du commerce, a fortiori en temps de pandémie. Le magasin, fournisseur de denrées pour tous, est véritablement LE lieu qui rassemble.


Par Laure Barillon, Directrice Stratégie et Conseil, Altavia Nativ

Grande distribution protections féminines en vrac rse

Quand les grandes enseignes allient nouvelles tendances de consommation et engagement RSE : le cas des protections féminines

Quand les grandes enseignes allient nouvelles tendances de consommation et engagement RSE : le cas des protections féminines 2508 1672 Altavia

Tampons, serviettes hygiéniques et protège-slips, en vente en vrac. C’est ce que proposent, depuis le 14 juin, 50 magasins Franprix et Monoprix, deux enseignes du groupe Casino, en partenariat avec la start-up Fava. Aux clientes de choisir entre deux offres, en fonction de leurs besoins : 4 produits au choix pour 1,90€ (offre de dépannage pour une journée) ou 10 produits au choix pour 4,50€ (correspondant à la quantité moyenne de produits d’une boîte de protections hygiéniques traditionnelle). Fava ? La marque française de produits hygiéniques bio et biodégradables, née en mars 2019, avait de bons arguments pour encourager le groupe Casino à la choisir pour ce projet inédit. Le discours de la start-up, dans l’air du temps et en phase avec la politique RSE du groupe, s’adresse en effet à des clientes soucieuses de respecter leur corps, en choisissant des produits biologiques, sans aucun produit chimique ni pesticide, et sensibles aux problématiques environnementales. Une association cohérente, dont chaque partie saura sans doute tirer profit.


Un partenariat gagnant-gagnant

Fava bénéficie du dispositif Casino Services for Equity. Le principe ? En contrepartie d’une prise de participation, le groupe Casino aide les start-up du dispositif à se développer et à accéder à de nouveaux marchés. Un soutien aux entrepreneurs d’autant plus précieux que la crise du Covid a ralenti le développement économique de nombreuses petites structures. S’associer, c’est saisir l’opportunité de commercialisation plus large de ses produits, tandis que l’enseigne s’aventure prudemment dans un business en devenir.


Le vrac, une tendance de consommation en plein essor

Proposer des protections féminines en vrac est une première, qui surfe sur une tendance de consommation en plein essor. D’après l’enquête menée en décembre 2020 par de NielsenIQ avec Réseau vrac auprès de 9.900 foyers, « La crise sanitaire a ralenti les performances du vrac en 2020 mais il a continué sa progression : +8% l’an dernier, à 1,3 Md€ tous circuits (soit moins de 1% du total PGC-frais LS), contre +41% en 2019, à 1,2 Mds€. »
Et la croissance continuera vraisemblablement dans les prochaines années. Alors que le vrac était auparavant proposé essentiellement par les magasins bio, pour les produits alimentaires, ce mode de consommation s’est aujourd’hui généralisé à d’autres produits : hygiène personnelle et maison notamment. Les motivations ? Économiques, écologiques et sanitaires : on achète du vrac pour repartir avec la quantité dont on a besoin, réduire ses déchets d’emballage, consommer des produits plus sains et naturels…
Une initiative qui s’appuie également sur une thématique dans l’air du temps : le combat du « tabou des règles ». Se positionner en tant que marques et enseignes ? Un nouveau défi, sans doute vecteur de chiffres d’affaires, qu’elles semblent prêtes à relever. Mais cette initiative révèle surtout, de la part du groupe Casino, l’importance donnée à l’enjeu de la solidarité, en totale adéquation avec son engagement RSE. A chaque vente d’un produit Fava, la marque fait en effet un don à Féminité Sans Abri, une association partenaire qui aide les femmes en situation précaire. De plus, la logistique de l’entreprise est assurée par EBS Espérance, une filiale d’Emmaüs qui favorise la réinsertion professionnelle.


Par Laure Barillon, Directrice Stratégie et Conseil, Altavia Nativ

Coach Mickey mouse keith haring

Disney Mickey Mouse x Keith Haring Exploratorium : Deux icônes de la société américaines réunies dans le pop-up lancé par l’enseigne new-yorkaise Coach

Disney Mickey Mouse x Keith Haring Exploratorium : Deux icônes de la société américaines réunies dans le pop-up lancé par l’enseigne new-yorkaise Coach 977 470 Altavia

L’entreprise familiale de maroquinerie Coach, fondée en 1941, à New York, est devenue au fil des décennies une maison de couture reconnue dans le monde entier pour ses collections à l’attitude et au style si particuliers, inspirées de sa ville natale. Dernière innovation : la collaboration entre deux grandes références de la culture pop américaine, Mickey Mouse et l’artiste Keith Haring, mise en scène dans un pop-up store étonnant.


Coach : des concepts éphémères depuis 2018

Voilà plusieurs années que l’enseigne Coach s’est lancée dans l’ouverture de points de vente pour une durée limitée. Le fameux pop-up store, basé sur une stratégie marketing né aux Etats-Unis dans les années 2000. A mi-chemin entre le brick & mortar et le street marketing, ce format devenu très tendance, permet de créer l’événement, de susciter l’intérêt des clients mais aussi des médias. Comme le résumait très bien, le fondateur de Swatch, Nicolas Hayek, l’un des précurseurs du magasin éphémère : « On vient faire du bruit, puis on dégage ».
En juin 2018, la marque ouvrait une boutique éphémère interactive à New-York, dans le quartier de Soho : Life Coach. Une expérience immersive multi-sensorielle. L’année suivante, en avril 2019, le premier pop-up dédié aux hommes voyait le jour, au sein du Mall Aventura, à Miami. Du 7 au 15 septembre 2019, « The Coach Originals », présentant une sélection de pièces inspirées des archives de la marque, se tenait au sein de sa boutique de Madison Avenue. Enfin, en mars 2021, la marque lançait une série de 3 pop-up stores phygitaux à Pékin, Shanghai et Singapour. 


Une collaboration avec deux icônes de la société américaine : Mickey Mouse et l’artiste Keith Haring

En décembre 2020 et janvier 2021, l’enseigne new-yorkaise Coach invitait ses clients dans un tout nouveau pop-up store virtuel consacré à la figure de Mickey Mouse, pour Disney, et à l’artiste Keith Haring, baptisé « Disney Mickey Mouse x Keith Haring Exploratorium ».
Tout comme beaucoup de maisons de luxe le font désormais, Coach a imaginé une collaboration jumelée, mettant en scène deux grandes références de la culture pop américaine. Une collaboration placée sous les signes du ludique et du facétieux, qui résonnait comme un véritable pied de nez aux traumatismes que traverse la société américaine (polarisation politique, nombreux mouvements de contestations, pandémie…).


Disney Mickey Mouse x Keith Haring Exploratorium : une expérience notable et remarquable

Le pop-up store virtuel abritait cinq salles interactives et proposait ainsi un véritable parcours clients pour s’immerger dans l’univers de Keith Haring, le découvrir ou le redécouvrir, ainsi que dans l’univers de la célèbre souris de Disney.
Le magasin abritait également trois zones d’exposition : une Galerie, une Cour et un Atelier. Les trois chambres présentaient des articles de la collection Disney Mickey Mouse x Keith Haring, permettant aux visiteurs d’avoir une vue à 360 degrés et des informations sur les produits. Les articles étaient également liés à la boutique en ligne pour que les clients puissent les commander.
Dans la salle Subway et Shoptorium, les visiteurs pouvaient vivre une expérience virtuelle en créant leur propre street art ou en essayant des filtres en Réalité Augmentée. 


Un belle et séduisante manière pour conserver le lien avec ses clients

L’ouverture du pop-up virtuel Disney Mickey Mouse x Keith Haring Exploratorium est intervenu dans un moment inédit : la crise sanitaire et économique engendrée par le Covid-19, qui a bouleversé certains aspects de la relation clients et de l’expérience client. Une crise qui implique des transformations, des changements, de nouvelles voies à explorer. Les marques et les enseignes ont compris qu’il fallait innover, sortir des sentiers battus pour garder le lien avec les clients, quelles que soient les circonstances. Imaginer des espaces immersifs, ludiques, séduisants, colorés, pour offrir aux clients des expériences marquantes, dont ils se souviendront longtemps. Disney Mickey Mouse x Keith Haring Exploratorium en est une formidable démonstration. 


Par Thierry Strickler, Retail Intelligence Lead

https://insideretail.asia/2021/01/13/coach-launches-disney-mickey-mouse-x-keith-haring-exploratorium/

COACH launches Mickey Mouse x Keith Haring Exploratorium


https://www.retailnews.asia/coach-launches-disney-mickey-mouse-x-keith-haring-line/

Fashion Nova, le modèle de Fast Fashion made in USA

Fashion Nova, le modèle de Fast Fashion made in USA 977 650 Altavia

Fondée par l’irano-américain Richard Saghian en 2006, la marque de vêtements californienne Fashion Nova, est une véritable success story dans le paysage de la mode.


Succès fulgurant

Un taux de croissance exponentiel des ventes (+600 % en 2017) et bientôt 20 millions d’abonnés sur Instagram. Fashion Nova, c’est une bombe dans le secteur de la Fast Fashion, malgré la levée de boucliers d’une partie de l’opinion publique qui, à juste titre, déplore l’impact désastreux de la société sur l’environnement.
Un succès fulgurant, fondé sur la capacité de Fashion Nova à identifier, comprendre, anticiper les coups de cœur de ses clients. La marque s’est ainsi appuyée sur le réseau social des passionnés de mode : Instagram. Surveiller les publications des influenceurs en permanence, apprécier les taux d’engagement et monitorer les commentaires sont une des briques de son ascension fulgurante. Une véritable leçon sur l’art et la manière d’exploiter le crowsourcing.
Le business model de Fashion Nova ? Identifier, sur les réseaux sociaux, un modèle de vêtement qui captive l’attention des afficionados de mode et en proposer une copie très rapidement et à des prix extrêmement compétitifs. La marque s’adresse à un millier de fournisseurs locaux pour réaliser ses productions. Un time to market époustouflant. Il faut 24 heures à Fashion Nova pour créer un prototype, le photographier sur un modèle et le mettre en ligne. Chaque semaine, ce sont plus de 600 nouvelles références suivant les tendances du marché qui sont proposées. 95 % d’entre elles sont vendues moins de 60$. 


Communication digitale

En 2018, Fashion Nova a été la marque la plus googlelisée au monde, devant les historiques Vuitton, Versace, Givenchy et Gucci ! Et ceci à la seule force de sa communication digitale et de collaborations célèbres, sans recourir à la publicité traditionnelle.
Le compte @Fashionnova sur Instagram publie toutes les 30 minutes ; et des comptes séparés @ Fashionnovamen et @Fashionnovacurve (sa ligne Body Positive) permettent à la marque de s’adresser à un segment de clientèle en particulier.
De très nombreuses fans de la marque repostent les tenues pour faire partie des #Novababes, avant d’être à leur tour repostées par le compte de Fashion Nova.
La marque s’est également développée grâce à des ambassadrices célèbres, comme les Kardashian, et des collaborations très rentables : la dernière collection capsule Cardi B de Mai 2019 a rapporté à la marque environ 1M$ dès le premier jour. Un cas d’école du marketing d’influence.


Body Positive

Richard Saghian, fondateur de Fashion Nova, a aussi le mérite d’avoir identifié une tendance devenue un phénomène social : le combat du mouvement body positive ou l’acceptation de soi. Face à notre société ultra normée, l’idée fait son chemin… aussi et surtout chez Fashion Nova. « Tous nos autres concurrents utilisent toujours les mêmes modèles encore et encore, explique Richard Saghian dans une (rare) interview donnée au magazine de mode américain Paper. (…) Nous pensions que nous pourrions être un peu différents en célébrant la positivité corporelle et en promouvant des femmes qui ont des formes et les clients ont adoré ». 


Des tenues pour toutes les morphologies

L’offre de produit est large et s’adapte aux différentes morphologies, son fonds de commerce. La collection « curve », mise en valeur par des mannequins grande taille, représente près de 39 % du chiffre d’affaires de prêt-à-porter féminin de la marque (vs. 12 % pour Forever 21) d’après l’étude « Les nouveaux modèles économiques de la mode ». Simple outil marketing ou véritable engagement ? L’influenceuse Tabria Majors a questionné Fashion Nova directement : « Pourquoi utilisez-vous des mannequins taille 2 pour votre ligne plus size ? #lareponseestdanslaquestion ». Les mannequins de sa ligne Curvy ne sont en effet pas vraiment mises en avant, ni sur IG ni sur le site. 


Violations de propriété intellectuelle et RSE très partiellement incarnée

Force est de reconnaître le talent de Fashion Nova à servir et à interagir avec sa communauté de clients. Cependant, ce modèle pose, à notre sens, deux écueils et pas des moindres.
La première réserve concerne les violations de propriété intellectuelle. Le business model de Fashion Nova « s’inspire » des réalisations des grands couturiers, des grandes maisons du luxe, en proposant, à la vitesse de l’éclair, des répliques pratiquement identiques. Fashion Nova a d’ailleurs été assignée par Versace en 2020 pour contrefaçon. Le modèle de Fast Fashion peut certes prospérer aisément aux USA grâce aux failles de la loi, mais c’est déjà moins le cas sur notre vieux continent. De plus, les procès coûtent cher, d’un point vue financier mais surtout en termes de réputation. Pour une marque qui s’est construite essentiellement sur les réseaux sociaux, la menace n’est pas neutre.
Second écueil : la dimension RSE, que n’incarne que très partiellement Fashion Nova -à travers sa ligne Curve -. La marque s’inscrit en effet dans un modèle commercial qui traite les vêtements comme des biens périssables, pouvant être mis au rebut après avoir été portés quelques fois seulement. Un modèle à bout de souffle, qui épuise l’ensemble des ressources de la planète (collaborateurs, matières premières…).
Nous sommes, à notre humble avis, dans un tournant générationnel : les évolutions des mentalités chez les clients dessinent de nouveaux systèmes de valeurs et une autre approche de ses responsabilités, avec comme mantra de sauver la planète.


Par Thierry Strickler, Retail Intelligence Lead

https://jilt.com/blog/fashion-nova-instagram-fast-fashion/
https://www.papermag.com/fashion-nova-cardi-b-2569142133.html?rebelltitem=3#rebelltitem3

Fashion Nova, the rise of an Instagram based crowdsourcing and marketing model


https://www.linkedin.com/pulse/how-fashion-nova-became-leading-brand-through-its-carballeira/

Maintenir le lien, hors des murs du magasin

Maintenir le lien, hors des murs du magasin 1024 683 Altavia

Dans le contexte actuel de pandémie, où la contrainte des gestes sanitaires complique l’acte d’achat et où la crainte d’attraper le Coronavirus est dans l’esprit de nombreux clients, les services limitant les contacts, voire les supprimant, tirent leur épingle du jeu.


Livraison et drive : garder le lien en se montrant créatif

La pandémie a imposé aux magasins physiques de se réadapter, de trouver des solutions, dans le but de préserver le précieux lien client. Depuis le mois de mars, la digitalisation s’est accélérée et les boutiques sont sorties de leur brick and mortar, pour s’aventurer à l’extérieur.
Dans cette nouvelle configuration, la livraison a joué un rôle central. Mais comment mettre en place une organisation logistique pour livrer des clients de manière à répondre à l’enjeu du délai, mais aussi maîtriser le coût associé ? Certaines entreprises ont eu l’idée de s’appuyer sur des startups, bénéficiant ainsi de solutions innovantes, clés en main. C’est le cas de Système U, qui a décidé d’étendre son partenariat avec la start-up Yper, spécialiste de la logistique du dernier kilomètre. Convaincu par la pertinence de la solution de livraison collaborative, le distributeur l’a déployée dans plusieurs centaines de drives et de magasins en France. Une démarche par ailleurs en phase avec le positionnement des retailers soucieux de nourrir leur stratégie RSE en préservant l’environnement et en favorisant les achats locaux.
Aux Etats-Unis, si on note également une accélération des services de livraison, cela concerne même les dispositifs autonomes. Le géant de la distribution Walmart a noué divers partenariats avec des entreprises innovantes spécialisées : à Houston, Nero livre les produits par véhicule autonome, quand Udelv les livre via des voitures sans chauffeurs et que Zipline expédie des médicaments par drone.
Le drive s’est également révélé être une solution pertinente pour limiter les contacts et donc les risques de contamination. Il connaît un franc succès aux USA depuis le début de la pandémie, alors que ce service était loin d’être aussi développé qu’en France. 


Maintenir son activité, grâce au shopping à distance

Comment conserver un minimum d’activité, vendre malgré la fermeture, pour absorber les coûts de structure et garder le lien avec ses clients ? Ces derniers mois, le live shopping a fait son entrée en France. Phénomène tout droit venu de Chine, il consiste à promouvoir un produit en direct sur Internet tout en permettant à chacun de réagir et poser des questions. Le groupe Fnac Darty et son partenaire Moulinex ont ainsi eu recours au live shopping en compagnie de plusieurs chefs renommés (Chef Fred, Noëmie Honiat, Camille Maury, Cyril Lignac…) pour présenter et vendre des robots cuiseurs et multicuiseurs Cookeo et Companion.
Le magasin Galeries Lafayette Haussmann (Paris) a également décidé de sortir de sa zone de confort en proposant pour la première fois, en mai dernier, un service de shopping à distance. Un personal shopper avait alors pour mission de présenter une sélection d’articles à des clients, via des appels vidéo. Un succès pour cette première édition, renouvelée en décembre.
Des services innovants, portés par une forte volonté de maintenir le lien avec les clients, et qui, à n’en pas douter, vont perdurer bien au-delà de la crise sanitaire.


Par Thierry Strickler, Market intelligence lead, Altavia

Avec Sheep Inc., achète un pull, adopte un mouton

Avec Sheep Inc., achète un pull, adopte un mouton 1024 463 Altavia

La DNVB Sheep INC agite le secteur de la Fast Fashion si décrié en revendiquant son statut de marque à impact négatif. Le nouveau label anglais source sa laine auprès d’exploitations en Nouvelle Zélande qui utilisent des méthodes d’élevage régénératives et propose un lien inédit avec les moutons.


Fast Fashion, Fossil Fashion

Déférée devant le tribunal de la planète bleue pour incitation à la surconsommation, jusqu’à épuisement des hommes et des ressources naturelles, la Fast Fashion fait l’objet depuis plusieurs années de vives critiques. Vite achetée et vite jetée, la mode à bas prix, qui se caractérise par un renouvellement très rapide des collections, a d’ailleurs été récemment rebaptisée Fossil Fashion par plusieurs ONG dans le rapport « Fossil Fashion » publié le 3 février 2021, pour dénoncer la dépendance de ce secteur aux ressources fossiles.
A l’opposé du fonctionnement de la Fast Fashion, l’OCNI Sheep Inc repose sur des propositions de valeurs toutes autres. Pour Edzard van der Wyck, co-fondateur de ce nouveau label anglais, la neutralité carbone devrait être considérée comme un engagement- à minima – des entreprises de mode. Et la jeune DNVB va encore plus loin dans sa démarche responsable en se revendiquant comme la première marque mondiale à impact négatif.


Des méthodes d’élevage régénératives

Pour produire ses pulls en laine Mérinos, Sheep INC source sa laine auprès d’exploitations en Nouvelle Zélande qui utilisent des méthodes d’élevage régénératives.
L’agriculture régénérative ? Un système agricole innovant qui augmente la biodiversité et enrichit la terre de vie et d’humus. En améliorant la fertilité et la productivité, elle stocke du carbone dans les sols et la végétation (plantes, haies, arbres…) tout en inversant les tendances actuelles de l’accumulation atmosphérique du CO2 et du réchauffement climatique.
Des marques comme California Cloth Foundry ou encore The Trace Collective en sont déjà de véritables ambassadeurs ; Sheep Inc va plus loin pour pouvoir revendiquer son statut de marque à impact négatif. En plus des engagements durables, elle investit 5% de son chiffre d’affaires dans des projets de biodiversité. Des projets qui atténuent, au minimum, dix fois l’impact CO2 du cycle de vie complet de chaque pull.


Transparence et traçabilité

Autres composantes de l’ADN de Sheep iNC, la transparence et la traçabilité viennent compléter le portrait du label responsable.
La marque invite en effet chaque client à scanner l’étiquette jaune, au bas du tricot, pour s’informer sur l’ensemble du processus de fabrication, l’empreinte carbone du produit mais aussi découvrir la vie et l’actualité des moutons dont la laine a été utilisée pour concevoir le vêtement. Événements majeurs, périodes de transhumance, de tonte, de naissance… Toutes ces informations, partagées avec les clients, redonnent du sens à la consommation. Offrir l’occasion de se connecter à un « mouton-partenaire-fournisseur de laine », est une idée rigolote et séduisante. C’est l’opportunité de créer un lien avec une région mais aussi la nature, les animaux, les rites qu’elle abrite. S’offrir une respiration. S’approprier de manière émotionnelle un achat raisonnable et raisonné en se familiarisant avec l’histoire du produit et en adoptant un mouton. C’est aussi rappeler au client que les vêtements viennent de quelque part et qu’ils ont un impact environnemental, comme le souligne Edzard van der Wyck.
Garantis à vie, les vêtements Sheep INc sont, de plus, parfaitement en phase avec la logique de consommation prônant le mantra « moins mais mieux ».


Une véritable source d’inspiration pour les acteurs référents du monde de la mode

Le monde de la mode est bel et bien dans une phase d’examen de conscience. Les grands leaders sont désormais challengés par une part de plus en plus importante de clients-citoyens qui réclament des engagements mais aussi des prises de position et des actes. Les OCNIS tels que Sheep Inc ont le mérite de défricher de nouvelles voies de navigation. Ils sont force de proposition, novateurs, créatifs, un peu provocateurs parfois mais représentent, à n’en pas douter, une véritable source d’inspiration pour les acteurs référents. Certains disparaîtront, d’autres ne cesseront de se réinventer. Et peut-être que d’autres, encore, seront les nouveaux champions de demain. 


Par Thierry Strickler, Retail Intelligence Lead

Retail : une belle dynamique de solidarité pendant la pandémie

Retail : une belle dynamique de solidarité pendant la pandémie 1677 1119 Altavia

La pandémie mondiale a stoppé les économies et imposé des règles sanitaires strictes à l’ensemble du marché du Retail. Les commerces non essentiels ont dû baisser leurs rideaux, pour une durée indéterminée. Une fois le choc passé, une période de réorganisation a alors débuté, marquée par la mise en place du protocole sanitaire mais aussi par l’émergence d’initiatives solidaires renforçant le lien entre le secteur public et privé. Des partenariats parfois surprenants, à l’image de l’incroyable résilience et de la créativité dont a su faire preuve le secteur du retail.

Si les magasins ont connu des semaines et des semaines de fermeture, derrière les rideaux baissés, beaucoup de monde s’activait. Les acteurs du commerce s’organisaient pour accueillir les contraintes sanitaires, limiter les conséquences économiques mais aussi s’inscrire dans l’effort national pour lutter contre la crise et trouver des solutions pour aider les plus touchés. De nombreuses actions solidaires ont fleuri dans le monde pour venir en aide aux personnels soignants en manque de masques et de gel hydroalcoolique, aux petits commerces non essentiels coupés de leurs clients, aux clients confinés, aux femmes isolées victimes de violence… Des liens ont été tissés, des associations ont vu le jour, pour traverser, unis, cette épreuve inédite. 


Des enseignes solidaires pour soutenir l’effort national

Suite aux demandes de personnels soignants, médecins et pharmaciens de la ville de Romans, la marque de Jeans et Chaussures 1083 a réorganisé son atelier de confection pour le dédier à la production de masques de protection.
De son côté, Sébastien Bazin, PDG du groupe Accor, annonçait le 16 avril, que 300 hôtels volontaires franciliens seraient mis à disposition des personnes contaminées par le coronavirus, à prix coutant, soit entre 30 et 50 euros la nuit.
Quant au pétrolier français Total, ce ne sont pas moins de 50 millions de bons d’essence qu’il a décidé d’offrir aux médecins, praticiens hospitaliers, infirmiers, sages-femmes ou encore ambulanciers. Une initiative renforcée par un don de 5 millions d’euros pour l’Institut Pasteur et les associations hospitalières qui luttent activement contre la pandémie.
Un autre don a été remarqué durant le premier confinement : celui de la société Pernod Ricard qui donné 70 000 litres d’alcool pur au laboratoire Cooper afin de fabriquer du gel hydro alcoolique. Ce dernier s’est par ailleurs engagé à reverser l’équivalent du don à des associations en lien avec le secteur de la santé.
Le groupe LVMH a également participé à la production de gel hydroalcoolique en reconvertissant trois de ses sites de production français habituellement dédiés à ses parfums et cosmétiques.
Décathlon a pour sa part bloqué la vente de son masque de plongée Easybreath dès l’annonce des tests concluants pour le transformer… en respirateur !


Des initiatives pour soutenir les petits commerces non essentiels

« Lève ton verre pour les bars du Québec ! ». C’est le nom de l’initiative lancée par l’entreprise canadienne Molson pour soutenir tous les restaurants, bars, hôtels, parmi les quelque 2400 établissements et clients commerciaux de la marque. Le principe : chaque Québécois qui a levé son verre de bière en vidéoconférence, et en a partagé une image sur ses réseaux sociaux, a reçu une carte-cadeau de 25 $ à dépenser dans son bar ou restaurant préféré.
Et comment les trottinettes Bird se sont-elles associées aux commerces de proximité ? En développant une nouvelle fonctionnalité, via son application, permettant aux utilisateurs de trouver facilement les restaurants qui font de la vente à emporter ou de la livraison.
Intermarché a quant à lui lancé un drive solidaire, en partenariat avec l’éditeur français de marketplace Mirakl, afin de permettre aux libraires de disposer d’outils digitaux performants, gratuits et disponibles partout en France pour vendre leurs livres. Les frais ont été pris en charge pendant 6 mois.
Dès lundi 2 novembre, pour ne pas laisser à quelques plateformes numériques le monopole de la vente de certains produits, Auchan a décidé, avec l’aide de ses partenaires Mondial Relay et Ceetrus, de mettre à disposition de commerçants ses hypermarchés et ses points de retrait sans coût supplémentaire.
Et que dire du plan de solidarité européen lancé par L’Oréal ? Les usines du Groupe, ont participé à la fabrication de gel hydro-alcoolique. L’Oréal a également gelé l’ensemble des créances jusqu’au redémarrage de l’activité des TPE/PME de ses circuits de distribution (salons de coiffure, petites parfumeries). Et la Fondation L’Oréal a fait don d’un million d’euros à ses associations partenaires engagées dans la lutte contre la précarité.


Les clients aussi ont été soutenus

La chaîne de britannique spécialisée dans les soins de santé et de beauté Superdrug a noué un partenariat avec la clinique en ligne My Online Therapy, mise en évidence sur le site du retailer. Ce dernier a révélé, selon une enquête, que 6 clients sur 10 estimaient que leur trouble mental avait empiré avec le confinement et les mesures de distanciation sociale.
Le site eCommerce Zappos, spécialisé dans la vente de chaussures et réputé pour proposer la meilleure expérience collaborateur et une des meilleures expériences clients dans le monde, a lancé une hotline téléphonique, 7j/7 et 24H/24, pour aider les clients qui appellent au sujet de …« n’importe quel sujet » : météo, projets de vacances, liste des restaurants proposant de la vente à emporter, ou encore sélection des meilleures applications imaginées pour faire face à la situation et rompre l’isolement.


Des dynamiques locales pour sauver ce qui peut l’être

Le marché de Rungis a signé un partenariat avec la plateforme Epicery, qui a accueilli sur son site « Rungis livré chez vous ». Les Parisiens et Franciliens de la petite couronne ont ainsi pu composer leur « panier » de fruits et légumes et autres produits frais, et se faire livrer à domicile.
La Métropole du Grand Nancy a quant à elle décidé de lancer le site de e-commerce Achetez-GrandNancy.fr, pour permettre aux habitants de la ville de faire leurs achats depuis chez eux et se faire livrer à domicile.
A Rennes, une quinzaine de commerçants de la place de la Gare (boulangers, épiciers, cavistes, restaurateurs…) ont décidé de proposer leurs services à la vente à emporter ou en livraison sur le site et l’application placedelagare.shop.


L’engagement pour une cause

Le confinement a eu pour conséquence, une augmentation des violences faites aux femmes. Salma Hayek Pinault, co-fondatrice de Chime For Change et membre du conseil de direction de la Fondation Kering, a annoncé le lancement de la campagne #StandWithWomen pour lutter contre la violence de genre. Une campagne visible sur les réseaux sociaux, visant à accroître les financements d’un ensemble d’organisations à but non lucratif qui soutiennent les femmes et les filles dans le monde.
De son côté, Marlène Schiappa, Secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, a initié, en partenariat avec le groupe Auchan, une opération visant à faciliter davantage la prise de parole de celles et ceux qui connaissent des violences. Le principe ? Rappeler les modalités de signalement (numéros locaux, nationaux, sites gouvernementaux dédiés…) dans des lieux fréquentés par tous et permettre d’avertir les associations ou services de l’État le cas échéant.


Par Thierry Strickler, Market intelligence lead, Altavia

Déployer des stratégies de survie

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Les chiffres de l’Insee sont sans appel : la mise sous “cloche” d”une grande partie de l’économie française pour combattre la propagation du Covid 19 entraine une baisse de 36% de l’activité économique.

Force est de constater un véritable séisme, d’une société en ébullition permanente, nous sommes désormais à l’arrêt. Nous sommes plongés dans une crise de l’offre, les commerces sont pour la plupart fermés et une crise de la demande, nos concitoyens qui sont confinés ont réduit drastiquement leurs achats. Les Echos du 9 avril relève par ailleurs “De façon générale, les dépenses effectuées dans les magasins ont reculé de 60 % depuis le confinement. Celles sur Internet ont aussi baissé de 20 %”.
Le choc de la pandémie et ses conséquences désastreuses pour le Commerce commencent à être digérés, un tout petit peu. Nous sommes en train de vivre une sorte de “phase 2”. Sauver ce qui peut l’être, le business, les emplois, la relation client, ce fameux lien qui unit le commerçant et son client. Des stratégies de survie fleurissent un peu partout, une partie du commerce se réorganise en intégrant toutes les contraintes COVID 19. Créativité, agilité pour créer plus de résilience.


Passer en mode “lab”

L’enjeu est d’accueillir les nouvelles contraintes provoquées par la pandémie pour protéger collaborateurs et clients. C’est le choix de certains grands acteurs de la restauration rapide. Depuis le 2 avril, une quinzaine de restaurants McDonald’s s’organisent en mode “ contactless”. De la vente à emporter et des livraisons uniquement. Mcdonald’s France s’est appuyé sur un comité scientifique (virologues, médecins et salariés) pour dessiner une nouvelle organisation de ses restaurants. Un laboratoire pour digérer les nouvelles contraintes, imaginer de nouvelles règles, les tester sur le terrain pour envisager ensuite de les déployer sur l’ensemble de son parc de restaurants. Les groupes Pizza Hut et KFC ont eux aussi adopté cette stratégie « 100% sans contact ».


Passer en mode agile

Norauto a lancé “SOS Norauto” début avril, un service d’intervention d’urgence pour deux produits “essentiels” dans une cinquantaine de ses garages. En cas de panne de batterie ou de crevaison,un collaborateur de l’enseigne vient alors dépanner ou livrer à domicile dans le respect des règles de sécurité sanitaire après une demande d’intervention en ligne.
Chez le caviste Nicolas, les magasins vont rouvrir progressivement. Lors de la période de fermeture (décidée par Nicolas), un plan “sécurité sanitaire” a été élaboré et testé dans les magasins volontaires. Désormais, les magasins Nicolas prévoient notamment de faire entrer un client à la fois dans le magasin (interdiction pour les clients de toucher les bouteilles), et de n’autoriser que les paiements en carte bancaire.
De même, les enseignes de bricolage (Leroy Merlin) comme celle de la distribution de produits électroménagers (Boulanger, Darty & Fnac) adoptent des mesures drastiques pour reprendre un début d’activité. L’idée est bien d’épouser ces nouvelles contraintes pour garantir à tous une sécurité sanitaire. Click & Collect, services de livraison ou encore Drive sont peu à peu déployés pour répondre aux urgences des clients. C’est aussi pour ces enseignes l’idée de se projeter sur le « après-demain ».
Quand bien même lorsque nous serons déconfinés, il y a fort à parier que les nouvelles règles de distanciation sociales vont perdurer. Peu à peu, les grandes enseignes du retail s’organisent pour rétablir un lien marchand (Nicolas, Interflora) avec leur client.


Solidarité, agilité et créativité pour les commerces indépendants

Alors qu’ils sont la vitalité de nos centre villes, lieux d’échanges, de rencontres, lieux de vie, métiers de bouche, restauration, bistrots, cinémas et commerces indépendants sont dans une situation critique. Déjà, les grèves et les manifestations des Gilets Jaunes ont été des périodes extrêmement compliquées pour les commerçants. Désormais, après un mois de confinement, les trésoreries sont asséchées, les charges pèsent sur les comptes d’exploitation et les perspectives plus positives semblent lointaines.
Cependant, de nombreuses initiatives ont émergé pour apporter des solutions. Elles sont le fruit de plusieurs dynamiques, aussi bien en France qu’à l’étranger. Elles sont des énergies, des solutions qui caressent l’idée d’amortir le “choc” de cette pandémie.


Vendre en restant fermé

Proposer des bons d’achats (soulager les trésorerie) qui seront utilisables après le confinement est une idée séduisante et agile. Une initiative proposée, entre autres, par Petitscommerces.fr dont la mission est de mettre en valeur les commerces de proximité sur le web. Avec leur plate-forme soutien-commercants-artisans.fr, le succès est au rendez-vous.
« Nous avons lancé la plateforme il y a seulement 15 jours, et déjà plus de 1500 commerçants se sont inscrits, 2500 commandes ont été passées, pour un montant total dépassant les 150 000 euros ! Et c’est exponentiel, le nombre de commerces inscrits et de commandes passées par les clients explosent chaque jour »,
La Poste est aussi à l’origine d’une initiative remarquable : “Ma Ville Mon shopping”. Le magazine LSA relève que 1200 commerçants sur 160 communes se sont tournés vers cette plate-forme. Pendant cette période troublée, l’inscription est gratuite. La solution compte 3000 utilisateurs chaque jour. La Poste propose une solution “clé en main”, création d’une e-boutique et des solutions de livraisons via les tournées des facteurs.
L’opération #SAUVETONRESTO, propose une solution identique : acheter des bons pour des repas, nuitées ou expériences à utiliser dès la fin du confinement. Deux start-up bénévoles (HEMBLEM, LePotComumun) sont à l’origine de cette initiative. La filière de la restauration est vraiment dans une situation catastrophique. Au début du mois d’avril, la restauration accuse déjà une perte de 3,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, qui se répercute inévitablement sur les fournisseurs dont la baisse de revenus est estimée à 1,1 milliard d’euros. (source : Food Service Vision). Mobiliser les énergies, proposer des solutions, sensibiliser les clients sont autant d’initiatives qui permettront à une partie des acteurs de garder la tête au-dessus de la ligne de flottaison financière.
AB InBev lance des « bière bonds » pour aider les bistrots en Europe. L’idée est de demander aux clients de payer aujourd’hui pour consommer lorsque ces établissements seront rouverts au public. Encore une fois, cette solution, qui fait appelle à la solidarité des citoyens, passe par une plate-forme digitale,www.barsolidaire.fr qui permet de gérer cet élan.
En une semaine, en France, 200 établissements se sont inscrits sur la plateforme, et 330 consommateurs y ont versé 11.000 euros. L’initiative a été lancée en parallèle dans d’autres pays, notamment au Royaume-Uni, en Italie et en Belgique. (source La Tribune)
Le Groupe Pozeo, acteur majeur de la billetterie cinéma et loisirs, a décidé d’agir face à cette situation inédite. #J’aime Mon Ciné propose d’agir maintenant pour demain. Les entreprises partenaires de l’opération s’engagent à offrir à leurs clients ou à leurs salariés une place au plein tarif (9,85€). Pozeo finance alors la seconde dans la limite de 300 000 places.
Aux États Unis, le retailer Neighbourhood Goods a dévoilé une nouvelle plate-forme gratuite “The Commons by Neighborhood Goods,” pour venir soutenir les commerçants locaux. Une plate-forme digitale pour permettre au “local businesses” de recréer des liens marchands au plus vite avec leurs clients. Neighbourhood Goods s’est d’autre part engagé lors de la réouverture des ses magasins à inviter les chefs des restaurants locaux dans ses cuisines pour présenter leur savoir-faire et dynamiser ainsi leur prochaine réouverture. De plus, le retailer s’est engagé à organiser de futurs “Happy Hours” pour faire travailler la communauté des artistes et ainsi soutenir l’écosystème culturel.
Au Canada, l’agence créative et technologique CloudRaker a créé dès la fin mars la plate-forme Rue Principale pour soutenir les commerçants locaux qui restent ouverts pour la vente à emporter ou les livraisons. “En offrant une plateforme recensant les commerces ouverts, nous souhaitons faciliter le processus et encourager la communauté à commander leurs plats préférés ou à acheter une carte-cadeau pour des achats futurs. Ces petits commerces apportent une énorme contribution à nos quartiers et nous souhaitons garder ceci intact pour le bénéfice de tous.”
Une solution simple (2 jours de déploiement) qui permet donc de valoriser les initiatives des petits commerçants de proximité pour garder le lien avec leurs clients. À Montréal, c’est déjà plus de 500 commerçants qui sont identifiables sur Rue Principale.


Les principes d’un commerce unifié

À la fois créatives et ingénieuses, ces belles initiatives mettent aussi en évidence les carences du commerce de proximité. Un commerce encore peu digitalisé, des systèmes d’informations basiques, peu de solutions logistiques efficientes. La crise provoquée par le Covid-19 a mis en exergue les faiblesses des petits commerçants (mais aussi de certains acteurs référents) dans leur gestion de la relation clients face aux contraintes sanitaires.
Demain, les acteurs du commerce de proximité vont devoir proposer des solutions transversales qui s’appuient, d’une part, sur leur magasin physique mais aussi sur un magasin digital, parfois “sorti de terre” en quelques semaines. Ils s’alignent donc sur les règles d’or de l’omnicanalité : offrir aux clients le choix entre deux mondes complémentaires. Adaptation temporaire ou évolution pérenne accélérée par l’onde de choc COVID ?
La réponse se situe certainement dans la capacité de ces petits commerces à (re)créer demain du lien durable, tangible, avec leurs clients, au-delà des “outils”.


Par Thierry Strickler, Altavia Watch, et Laure Barillon, Altavia Nativ