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Blockchain et retail

Blockchain et retail 1713 1096 Altavia

Les chaînes de blocs (ou « blockchains ») font fureur depuis quelques années. Des cryptomonnaies à la confidentialité des données, elles révolutionnent les transactions de données et d’argent. Cependant, une question demeure : cette révolution affectera-t-elle le commerce de détail ? Si oui, comment ? Samet Ensar Sari, Managing Partner chez Altavia Dekatlon, nous fait part de son expérience et de ses connaissances dans les domaines du marketing, du branding et des chaînes de blocs pour analyser et expliquer en quoi les chaînes de blocs affecteront le secteur du commerce de détail, et ce que les entreprises du secteur peuvent faire pour se préparer à la révolution que cette technologie va entraîner.

 

Les tendances actuelles du retail

Aujourd’hui, tous les aspects des mondes de la communication et du commerce de détail évoluent ensemble. Le secteur du retail a toujours été particulièrement complexe, avec une gestion différenciée des divisions comme les ressources humaines, le marketing et les points de vente. C’était avant la révolution numérique que nous connaissons actuellement. Avec l’arrivée de géants comme Amazon et Alibaba, les choses ont changé considérablement, avec notamment un brouillage des lignes entre les commerçants traditionnels et les entreprises technologiques. Les frontières, qu’elles soient nationales ou numériques, disparaissent, et un nouveau genre de commerçant et de boutique est apparu, accompagné d’une nouvelle expérience client. Cette dernière est également suscitée par un changement externe du comportement du consommateur. Chaque détaillant sait bien que pour survivre, son attention doit porter autant sur le consommateur que sur les évolutions du secteur. Il est certain que les canaux marketing et de vente, et même les magasins, sont en train de changer. L’exemple que j’aime bien utiliser appartient à l’industrie cinématographique, mais est applicable ici. En effet, les blockbusters ont mis beaucoup de temps à se rallier au mouvement de la télévision en ligne, ce qui leur a coûté des millions, et a permis à des géants comme Netflix de prendre le contrôle du secteur.

 

La numérisation de l’expérience client se traduit d’abord par un renforcement de la transparence et de la crédibilité. Disposant de plus d’informations, les clients demandent à en savoir plus sur les détaillants. Ils exigent aussi du secteur qu’il soit plus innovant et réactif, et l’on voit un nombre croissant d’entreprises commencer à collaborer avec des start-up. Ce partenariat avec différents secteurs permet aussi aux détaillants de se défaire de leur vision étroite des marchés et de bénéficier des connaissances de différents acteurs. Finalement, cela n’est viable que si une communication efficace est mise en place, tant en interne qu’en externe. S’il est vrai qu’il y a 10 ans, les médias sociaux n’avaient pas encore été conquis par les entreprises, et que les intranets restaient purement professionnels, il est rare aujourd’hui pour un détaillant de n’avoir aucune présence sur Twitter, ne serait-ce que pour le service à la clientèle.

 

Il est essentiel d’être attentif aux innovations qui sont en train d’apparaître dans le secteur. La rupture fait partie des marchés. En ne comprenant pas cet état de fait, les entreprises du commerce de détail prennent de gros risques, pouvant compromettre jusqu’à leur propre survie. À la fin de la journée, la passion de la vente prendra le dessus.

 

Blockchain et vente au détail : amis ou ennemis ? 

Je pense que cela dépend du fait qu’une entreprise choisit de s’adapter ou pas, car rupture et adaptation vont de pair.

Tout d’abord, tâchons de comprendre ce que sont les chaînes de blocs. Cette technologie, sur laquelle repose le bitcoin, a été créée dans le but de permettre une circulation rapide et sécurisée des informations. Pour les transferts d’argent, par exemple, elle élimine le besoin de faire confiance à un tiers tout en garantissant la création d’un enregistrement dont l’authenticité peut être vérifiée par la communauté. Par exemple, la start-up singapourienne TenX connecte le portefeuille en cryptomonnaie d’un consommateur en portefeuille Visa, ce qui lui permet d’utiliser sa carte Visa pour dépenser sa monnaie cryptographique. Ces start-up révolutionnaires vont influencer le comportement des consommateurs et, au bout du compte, imposer aux détaillants de s’adapter à leur tour. En ce sens, les chaînes de blocs permettront aux détaillants de s’adapter aux comportements de leurs clients et de développer leur clientèle.

 

Nombreux sont ceux qui pensent que la révolution des chaînes de blocs influencera le secteur du commerce de détail uniquement en termes financiers. Je crois que c’est faux. En fait, de nombreuses applications vont se présenter : citons par exemple la possibilité de signer des contrats sans avoir besoin d’aucune autorité. Fondamentalement, cette technologie deviendra une source mondiale décentralisée de confiance. Cependant, tout le monde n’est pas prêt à l’adopter.

 

Les influences des blockchains

Par exemple, on constate aujourd’hui que le secteur du commerce de détail peut être influencé par différentes utilisations des chaînes de blocs.

 

Une d’entre elles est la gestion des stocks. Le détaillant Walmart a commencé à travailler avec les chaînes de blocs pour assurer un suivi de chaque produit, des informations d’achat aux informations sur le client. En suivant ces contenus, le détaillant est capable d’en tirer des analyses extrêmement précises. Certains y verront une occasion de présenter avantageusement leur système de chaîne logistique.

 

Une autre application est le traçage des opérations, le coaching et le contrôle des ressources, déjà mis en place par certaines start-up européennes. Ce faisant, les entreprises pourront répondre aux attentes des consommateurs en matière de transparence, tout en améliorant la qualité de leurs produits et services.

 

Ils peuvent aussi simplifier le traitement des programmes de fidélisation et des réclamations, comme le fait déjà la start-up Warrentees, qui représente les droits des consommateurs sur le marché. Leurs clients peuvent accéder à des informations et bénéficier d’un service après-vente immédiat en cas de dysfonctionnement, par l’intermédiaire d’un programme automatisé, ce qui marque le début des contrats intelligents.

 

Il n’y a pas qu’une manière dont les chaînes de blocs affecteront les entreprises. Les entreprises de commerce de détail doivent se servir de cette approche pour créer davantage de valeur pour leurs clients, en mettant en œuvre des services nouveaux, plus nombreux, et d’une qualité toujours plus grande. À l’avenir, les chaînes de blocs seront déterminantes dans la survie des détaillants : la question est donc d’opter pour une vision à court terme ou au contraire, de penser dans le long terme.

 

Gérer les risques

Bien entendu, les précurseurs auront avec cette application une chance de créer un impact sur des clients potentiels, d’obtenir un avantage concurrentiel dans le secteur et de créer une rupture dans le secteur du commerce de détail, mais ils devront prendre plus de risques. En effet, la plupart des entreprises actuelles ne sont pas prêtes. Ce n’est pas une technologie facile à comprendre, en particulier dans la mesure où, une fois adoptée, elle affectera chaque division dans l’entreprise et dans le secteur concerné. Bien sûr, il existe des manières d’apprendre plus et d’avoir une influence sur la forme que prendra l’utilisation des chaînes de blocs. Pour les détaillants, établir une stratégie en matière de consensus, d’immutabilité et de cryptographie deviendra un enjeu. En effet, des associations professionnelles de détaillants sont aussi en train d’être créées pour établir des règles autour des utilisations de cette technologie. Il est essentiel que les entreprises commencent à prendre part à cette discussion et à obtenir des réponses à leurs besoins.

 

Je suis convaincu que les blockchains représenteront la prochaine révolution technologique majeure. Les études de marché indiquent qu’elles pourraient atteindre le niveau d’adoption critique d’ici 2020 et l’approbation des consommateurs d’ici 2025. C’est pourquoi je pense que les détaillants doivent relever ce défi en le transformant en opportunité, et ce, tous ensemble.

 

Gestion de la couleur japon

Gestion de la couleur : le cas japonais

Gestion de la couleur : le cas japonais 1669 885 Altavia

Conditions de visualisation, mesure et reproduction de la couleur, réglages de presse, échange de fichiers…  La normalisation concerne toute la chaîne graphique et a pour but d’améliorer la reproduction des couleurs ainsi que leurs perceptions. Lors de son entretien sur L’incontournable normalisation de la chaîne graphique, Hervé Lyaudet, responsable colorimétrie et flux de production chez Altavia Paris, rappelait l’importance d’établir un cadre commun. Certains pays ont cependant leurs propres interprétations et méthodes. C’est le cas du Japon, où notre expert travaille depuis plusieurs mois. Récit d’un voyage, à rebours dans le temps.

 

Quelles sont les différences entre l’Europe et le Japon ?

En Europe, nous nous basons sur les normes internationales ISO. Les données utilisées dans la gestion des couleurs reproduisent les caractéristiques, par exemple des presses offset, qui reflètent les objectifs d’impression définis dans la norme ISO 12647-2, ce qui nous permet d’aligner notre travail sur une impression reconnue dans le monde entier.

 

De son côté, le Japon utilise une variante locale nommée « Japan Color ». Les méthodes employées correspondent souvent à celles que nous utilisions… au siècle dernier !

 

De ce fait, nous rencontrons au Japon les problèmes que nous avons réglés depuis bien longtemps en Europe.

 

Des exemples ?

Très souvent, les éclairages utilisés par les maisons d’impression ne sont pas aux normes ISO. Les UV sont coupés, ce qui pose des problèmes de visualisation avec les papiers contenant des agents blanchissants, et le contrôle qualité n’est souvent que visuel. Du coté client, la visualisation est réalisée sous des éclairages de bureautique qui ne sont absolument pas adaptés (mauvaise qualité du spectre et température de couleur inadéquate). Autre exemple, le logiciel prédominant utilisé pour la mise en page est un logiciel destiné aux illustrations vectoriels, ceci complique fortement la réalisation des documents, en Europe nous utilisons pour la mise en page des logiciels destinés à faire…. de la mise en page !

 

Comment procédez-vous pour travailler au Japon ?

Nous organisons de nombreux rendez-vous pour éduquer, expliquer, rassurer, présenter ce que nous faisons chez Altavia Japan en utilisant des technologies modernes, nous réalisons aussi beaucoup de tests…  J’ai commencé à travailler au Japon en janvier dernier. Nous avons mis 3 mois pour installer tout le système de digital proofing, former les chefs de, mettre le studio en place.

Je tiens à remercier madame Yukiko Inoue, General Manager d’Altavia Japan, qui s’est beaucoup intéressée aux méthodes européennes. Son implication nous a vraiment aidés à avancer, et nous commençons à avoir des résultats probants.

 

Comment les méthodes européennes ont-elles pu évoluer, à la différence du Japon ?

En Europe, nous avons des organismes comme l’ECI (European Color Initiative), qui fournissent gratuitement des outils tels que des profils ICC constamment mis à jour afin de refléter le marché Européen. Il y a également la FOGRA, un centre de recherche en technologies des médias à but non lucratif basé en Allemagne et dont 30% des membres sont basés à l’international. Ces entités sont très actives et reflètent l’ensemble de la chaîne graphique, depuis l’approvisionnement jusqu’aux entreprises d’impression et de prépresse, en façonnant les normes ISO qui fournissent des objectifs clairs sur toute la planète. Nous avons vraiment de la chance d’avoir des éléments aussi actifs.

 

Au Japon, il y a bien Japan Color, mais les profils ICC fournis ne correspondent plus vraiment au marché et sont souvent basés sur d’anciennes normes ISO.

 

Je voudrais remercier tout particulièrement Mr Andreas Kraushaar (FOGRA prépresse technology), l’un des acteurs principaux de la normalisation qui fait un travail remarquable.

 

pop-up store Mondial Tissus

L’effervescence Pop-up store

L’effervescence Pop-up store 1446 911 Altavia

 

Ouvrir un point de vente pour une durée limitée.  C’est le principe de la stratégie marketing, née aux Etats-Unis dans les années 2000. Au départ, seules les petites marques y avaient recours. Peu à peu, tous les acteurs du retail, jusqu’aux grandes enseignes, ont ouvert leur pop-up store (d’après le nom anglais donné aux livres qui se déplient en trois dimensions et dont les petits enfants raffolent). Perçu comme l’une des grandes tendances du retail, ce lieu éphémère d’Expérience et de relation privilégiée entre la marque et ses clients, semble avoir de beaux jours devant lui.

 

La Fabrique, par Mondial Tissus

Les 11 et 12 juin derniers ouvrait, au cœur du 1er arrondissement de Paris, La Fabrique, le pop-up store de Mondial Tissus. Bien plus qu’un simple magasin, où les clients seraient invités à acheter, tout simplement. « Une occasion pour les amoureux de la créativité de venir faire le plein d’inspirations Mode, Déco et Mercerie pour petits et grands ! ».

 

«  Nous organisons chaque année un Evénement Presse, pour présenter les nouvelles collections, raconte Marine Nagel-Lacroix, directrice Marketing et Communication chez Mondial Tissus. Au fil des années, nous avons souhaité montrer davantage l’étendue de notre savoir-faire, notamment à travers nos produits finis et sur mesure, et scénarisé les espaces. Cette année, nous avons ouvert l’événement presse au public, pour  partager avec nos clients le lancement de notre marque propre et la présentation d’une machine révolutionnaire de projection de patrons. Nous avons également élaboré un programme, avec des ateliers DIY pour débutants, experts et enfants, exposition de confections sur-mesure,  des rencontres avec les influenceurs Couture chouchous d’Instagram… »

 

L’occasion aussi pour la marque de lancer le concours « Dessine-moi un tissu », donnant « l’opportunité d’imaginer et de créer l’un des futurs motifs de la collection Mode Automne / Hiver 2018 ».

 

Priorité donnée à l’Expérience ! L’espace Boutique était d’ailleurs très restreint.

 

Présente le premier jour, la blogueuse Lucette M a pu profiter de l’atelier animé par Margaux, du blog Couture Débutant pour créer une pochette d’ordinateur. « J’ai l’habitude de coudre les produits Mondial Tissus et j’ai eu envie de vivre un moment créatif avec d’autres blogueurs, faire le plein d’idées grâce aux modèles exposés, rencontrer les acteurs de la marque … Et j’ai été bluffée par la machine qui projette les patrons : voilà une innovation que je n’ai jamais vue auparavant ! »

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Pop-up stores : les enjeux

Vêtements, décoration, gastronomie, high tech… Les pop-up stores concernent tous les secteurs et ouvrent un peu partout. Pour quelques jours, au plus quelques semaines.

 

Pour Nathan Stern, président d’Altavia Shoppermind, ingénieur social, créateur de réseaux sociaux, cette multiplicité et cette créativité sont le signe de plusieurs facteurs hétérogènes :

 

– Elles témoignent de la disponibilité foncière, pour des expérimentations de courte durée. Le taux d’occupation dans certains centres villes ou centres commerciaux a en effet considérablement chuté. Le pop-up store, même si ce n’est pas toujours l’option la  plus avantageuse pour un gestionnaire, trouve tout son intérêt dans une logique d’animation.

 

– Le phénomène pop-up store est également lié à un enjeu de dévirtualisation des liens. De plus en plus de commerçants, qui s’appuient principalement sur une plateforme de  e-commerce et une communauté de clients sur Internet  ont envie de goûter au retail physique. Leurs finances ne leur permettant pas de prendre des engagements trop importants, ils ouvrent une boutique éphémère pour inviter les membres de la communauté à se rencontrer, échanger, créer, renforçant ainsi le lien clients-marque.

 

– Un pop-up store représente également une solution économique intéressante pour éprouver la valeur d’un modèle et sa faisabilité.

 

– Dans certains cas, le pop-up store est l’expression d’un commerce agile, qui va au plus près des clients. Les pop-up stores opportunistes s’installent où le public se trouve : à la plage l’été, au ski en hiver…

 

 

Madeleine & Gustave, emblématique d’une démarche structurée et visionnaire

L’Esprit nomade Madeleine & Gustave, se caractérise par l’ouverture de pop-up stores éphémères, partout en France. « Une ouverture saisonnière l’Eté, sur des jolis lieux de vacances, à l’ambiance familiale. En Novembre et en Décembre dans les centres villes de province et pour la saison d’hiver au sein de stations de Ski. » L’objectif est de recevoir des clients détendus, qui ont le temps de toucher, découvrir, voir… et pour cela, d’aller les chercher dans les moments où ils sont off ! « Cette enseigne inspirante a su établir une relation clients très forte et réalisé un formidable travail de retail design, ajusté aux contraintes de cette forme de commerce, commente Nathan Stern. Le pop-up n’a pas été appréhendé comme un lieu de dépôt d’objets mais comme une boutique permettant aux clients de vivre une expérience en phase avec l’ADN de la marque. ».

 

Un exemple à suivre, pour tous ceux qui se lanceront, bientôt, dans le retail éphémère.

 

green cities - villes vertes

« Pour faire face à une urbanisation galopante, les villes doivent s’adapter en innovant »

« Pour faire face à une urbanisation galopante, les villes doivent s’adapter en innovant » 1680 1117 Altavia

« Villes et territoires de demain ». C’est le thème de la Semaine européenne du développement durable 2018. L’occasion pour Catherine REHBINDER, directrice RSE d’ALTAVIA, de nous présenter les Smart Cities, qui se développeront dans un futur plus si lointain. Ces villes, qui mettent en place des systèmes innovants, pour s’adapter à une forte urbanisation.

 

«  Nous sommes actuellement 7 milliards d’êtres humains sur la planète et nous serons 10 milliards en 2050. Où ? De plus en plus dans les villes ! Un véritable phénomène d’urbanisation est en effet observé : les populations migrent davantage vers les mégapoles.

 

Or les villes engloutissent 75 % des ressources de la planète et émettent 70 % des émissions de gaz à effets de serre.

 

Les modes de production, de consommation et d’exploitation des ressources doivent donc être fondamentalement et durablement modifiés.

 

Réorganiser les villes

En réponse au changement climatique et à l’urbanisation galopante, les villes doivent s’adapter, mettre en place des systèmes innovants, notamment grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Des services urbains inédits commencent à émerger, relayés par les enseignes et adoptés par les consommateurs cherchant à limiter leur empreinte sur l’environnement et améliorer leur qualité de vie. Des services, concernant différents domaines :

 

L’économie circulaire sera au cœur de la ville de demain. Les communautés vont devoir réduire, voire éviter, la production de déchets et mettre en place des systèmes de récupération efficace de valorisation des déchets.

 

L’agriculture urbaine se développe pour répondre à l’enjeu de l’approvisionnement alimentaire. C’est le  retour des fermes en ville et de la culture de potagers sur les toits. A Paris, New-York, Montréal, les avantages de l’agriculture urbaine se révèlent : fixation du carbone, maintien de la biodiversité – à ce sujet, la toute nouvelle journée mondiale des abeilles a été officiellement décrétée le 20 mai, pour souligner l’importance de ces polinisateurs ! – ; développement des circuits courts, répondant au nombre croissant de locavores…

 

Les transports, avec la mobilité intelligente. Depuis janvier 2018, la réglementation a changé : les entreprises de plus de 100 salariés sont en effet obligées de prévoir un plan de mobilité, c’est à dire analyser la manière dont se déplacent les collaborateurs et encourager les moyens alternatifs à la voiture en solo (vélo, covoiturage, transports en commun…).

 

L’habitat, dans un contexte où favoriser le vivre ensemble devient un défi essentiel. Le profil des villes est repensé, réinventée pour préserver le bien-être de ses habitants, respecter leur intimité, leur assurer un ensoleillement suffisant…

 

L’énergie. Dans certaines métropoles, naissent des éco-quartiers, où tout est repensé sur le plan de la consommation d’énergie grâce, notamment, aux compteurs communicants. Ils permettent un suivi de la consommation et des interventions à distance. Une gestion intelligente des données permettra de connaître les besoins réels des usagers et de gérer les ressources de manière optimisée. L’autoconsommation (individuelle ou collective) se développe également : produire sa propre électricité provenant des énergies renouvelables (panneaux photovoltaïques notamment).

 

Dans la ville intelligente, on peut trouver des appareils de recharge pour les véhicules électriques, des systèmes d’éclairage munis de détecteurs de présence, un contrôle du niveau de remplissage des poubelles et du smart parking : trouver sa place à l’avance pour désengorger le trafic, limiter la pollution, et améliorer la qualité de vie !

 

Avec des déviances possibles

Que dire du côté plus obscur de la gestion intelligente des données ? L’open data et la surveillance pourront être assimilées pour certains, à un contrôle permanent, une perte de liberté. Un point sur lequel il convient de rester vigilants…

 

San Francisco, un modèle de ville durable

La ville américaine est devenue, en moins de 20 ans, un modèle de vie durable. Tandis qu’aux USA, le taux de recyclage des déchets ne dépasse pas les 35 %, il est de 80 % à SF.

La ville a en effet rendu la pratique obligatoire. De plus, les sacs et les bouteilles et gobelets en plastique sont interdits. Même les sacs en papier sont progressivement remplacés par les sacs en tissu, que les habitants sont invités à apporter pour faire leurs courses.

Des mesures incitatives sont également mises en place, comme la remise sur la redevance d’enlèvement des ordures, accordée aux foyers qui réduisent leur quantité de déchets non recyclables. L’impact économique de cette politique est important : le recyclage crée 10 fois plus d’emplois que l’incinération des déchets.

 

Et le retail ?

Une prise de conscience globale émerge. Le consommateur, de plus en plus conscient de l’urgence écologique, se responsabilise dans ses actes d’achat et modes de consommation. Les entreprises qui ne dépassent pas le seul objectif de faire du profit seront délaissées au profit de celles qui œuvrent pour améliorer leur impact sur la société et préserver l’environnement. La RSE devient alors un réel avantage compétitif. »

 

Paolo Mamo

« Les commerçants doivent changer de perspective », selon Paolo Mamo

« Les commerçants doivent changer de perspective », selon Paolo Mamo 1765 767 Altavia

Quelles sont les tendances actuelles en matière de retail et de consommation ?

Aujourd’hui plus que jamais, il est clairement attendu d’un commerce qu’il soit un espace ouvert sans limites. L’époque des frontières, de l’opposition entre point de vente physique et digital, entre achats sur Internet et hors ligne, entre commerce en ligne et commerce traditionnel est révolue. Certains indicateurs sont, en outre, révélateurs des desiderata des consommateurs : répulsion à l’égard de la massification, engouement pour le partage, soif de personnalisation, envie de créer sa propre marque, amour de la modernité, nostalgie de la tradition. Fidélité pour l’enseigne qui tient ses promesses, capacité d’en décréter la faillite si elle ne les tient pas. Désir d’expériences d’achat ultra-personnalisées. Unicité, impatience, besoin de simplicité, envie de découvrir et d’éprouver des émotions.

 

Quel défi les retailers doivent-ils relever ? Que veut dire créer un « parcours d’achat » ?

L’offre ne peut plus se soustraire à la nécessité de considérer chaque levier (tangible et intangible) comme un moyen fondamental de se distinguer aux yeux de ses clients. Le vrai progrès consiste à saisir les aspects les plus intimes et émotionnels, les non-dits les plus vrais et les plus intérieurs des consommateurs. Le parcours d’achat est unifié, les expériences d’achat oscillent en toute fluidité entre un monde digital qui n’est plus futuriste et un monde physique qui est loin d’être à mettre au rebus. Ce scénario est source d’innombrables défis pour les retailers : assumer des points de vue alternatifs, imaginer une palette de valeurs cohérente et authentique, s’ouvrir sur le territoire, guider, informer, impliquer, être humain et en même temps féru de technologies.

 

Qu’est-ce qui fait la différence ?

Il ne suffit pas d’essayer de comprendre ce que veulent les consommateurs. Il faut, avant tout, laisser venir l’inspiration et avoir le courage d’imaginer ce que perçoivent, ressentent et désirent les consommateurs de la part d’une enseigne. La recherche et l’identification de données pertinentes feront de plus en plus la différence. Nos commerces ne doivent pas seulement changer d’habitude, mais se transformer, changer radicalement de perspective : ne plus être des lieux de vente mais des espaces d’achat. Transformer le changement en opportunité, le global en local, la donnée en action, l’espace en narration, le client en fan. En bref, faire de l’avenir le présent.

 

Comment la relation entre les retailers et les consommateurs a-t-elle évolué ?

C’est une lutte interminable sans vainqueur ni vaincu : même si le consommateur est le véritable moteur de la transformation et des habitudes de consommation et si c’est lui qui dicte les règles, il est contraint de faire avec le décalage de l’offre, presque toujours un pas en arrière.

 

Ce scénario est perturbant : les modèles figés disparaissent, en lieu et place de consommateurs qui peuvent être scindés en groupes, on observe mille et un comportements qui s’entremêlent en autant de profils aussi uniques qu’imprévisibles. Le consommateur tend à être à la fois un commerçant autonome, un influenceur, un critique, une personne fidèle et infidèle, quelqu’un qui traque les offres, qui préfère les commerces de proximité, qui ne loue un appartement que s’il y a un supermarché de confiance tout près, qui achète uniquement en ligne ou exclusivement dans un point de vente.

 

Réfléchir aux défis auxquels les commerçants doivent faire face, c’est penser au rôle du consommateur. Tout serait bien plus simple s’il était encore possible de raisonner en termes de marketing classique : cibler, segmenter, appliquer toujours les mêmes formules en se réfugiant dans les certitudes méthodologiques, statistiques et sociologiques. Le consommateur évolue. Il convient de cibler et de segmenter aussi. Mais il reste toujours un je ne sais quoi de non palpable et d’évanescent que l’on s’efforce de saisir et qui, à peine le mystère levé à grand-peine, appartient déjà inéluctablement au passé.

 

Par Paolo Mamo, Président d’Altavia Italia

Alibaba fait une entrée fracassante chez RT-Mart, une chaîne d’hypermarchés florissante

Alibaba fait une entrée fracassante chez RT-Mart, une chaîne d’hypermarchés florissante 1985 1185 Altavia

 

Au cours des deux dernières années, Alibaba s’est exercé à la distribution physique avec ses 40 magasins Hema. Un bon début, mais loin d’être suffisant puisqu’il faut une dizaine de magasins Hema pour égaler le chiffre d’affaires d’un hypermarché.

 

Pour jouer dans la cour des grands, le géant chinois a changé de stratégie au cours des quatre derniers mois, et s’est lancé sur le segment des hypermarchés classiques, « en dur ». Et en quelques semaines seulement, son influence a commencé à se faire sentir dans les activités quotidiennes de RT-Mart.

RT-Mart devient un magasin Hema géant. La vente en ligne et la vente physique ne font plus qu’une.

Les magasins Hema en Chine, qui devraient passer de 40 aujourd’hui à 1 000 d’ici 2020, sont connus notamment pour leur système de transport de paniers au plafond. Depuis fin 2017, ces machines ont fait leur apparition chez RT-Mart, société du groupe Sun Art (qui inclut la filiale chinoise d’Auchan). Certainement pas pour attirer les clients, mais parce que les employés préparent les commandes qu’ils reçoivent sur leur assistant électronique, exactement comme chez Hema. Ils récupèrent les paniers (produits frais et de grande consommation principalement) déposés à des endroits bien précis du magasin et les installent sur une station de chargement. Les paniers sont alors acheminés par des rails en hauteur bruyants jusqu’à un espace de stockage, où d’autres employés les prennent en charge pour les livrer au domicile des clients dans l’heure.

 

Si le rythme est moins effréné que chez Hema, j’ai tout de même trouvé que le processus était activement utilisé.

 

Alibaba RT Mart

New retail - Alibaba

RT-Mart devient aussi un magasin Tmall.

Les hypermarchés RT-Mart regorgent de banderoles Alibaba et Tmall.

 

Alibaba rt-mart

 

On y trouve des espaces entiers dédiés aux produits Tmall, des têtes de gondole, des affiches, des autocollants au sol et des étiquettes électroniques pouvant intégrer une technologie de réalité augmentée pour afficher les prix.

 

Alibaba -shop in shop

 

Partout dans ces grandes surfaces, des banderoles et affiches incitent les clients à télécharger l’application pour se faire livrer à domicile.

 

Tout est mis en œuvre pour faire comprendre à chaque client que l’enseigne peut livrer leurs articles (5 000 références concernées) dans un rayon de 3 km dans un délai d’une heure (contre 30 minutes chez Hema).

 

En cette phase d’acquisition stratégique, Alibaba va jusqu’à offrir aux nouveaux utilisateurs du service un bon d’achat d’une valeur de 8 dollars.

 

Dans les rayons comme en caisses, des écrans diffusent les programmes de Tmall ou Youko.

 

Pour l’instant, les clients payent encore avec WeChat Pay, mais l’hypermarché les incite désormais à payer avec Alipay.

 

 

Alibaba - Alipay

 

Je ne pensais pas qu’Alibaba transformerait si vite RT-Mart. Si le géant du e-commerce reste un actionnaire minoritaire du groupe Sun Art, il joue clairement un rôle actif, avec un impact bien visible sur le magasin. Tant mieux pour les clients.

 

Il y a fort à parier qu’Auchan lui emboîtera le pas en installant dans ses magasins un système de collecte de paniers similaire, qui aura le mérite, en plus d’être efficace, d’être rassurant, voire même divertissant pour les consommateurs. Il ne serait pas non plus étonnant de voir bientôt apparaitre des corners Tmall dans les magasins Auchan.

 

Le plus impressionnant dans l’histoire, c’est que l’hypermarché façon Alibaba remplit parfaitement sa fonction. La direction de RT-Mart ne s’inquiète absolument pas à l’idée que les clients commandent leurs articles via l’application et désertent ses grandes surfaces. Le magasin s’avère être un excellent moyen de doper les ventes en ligne. Et n’est-ce pas là le but ultime ?

 

Qu’elles proviennent de la vente physique ou de la vente en ligne, les recettes reviennent toutes à l’enseigne, alors autant satisfaire les clients !

 

Par Stéphane Joly, Vice-président exécutif, Altavia Asia

 

Nathalie Lemière

Nathalie Lemière : cœur de finisher, résilience.

Nathalie Lemière : cœur de finisher, résilience. 2560 1440 Altavia

Nathalie Lemière prend le départ du Marathon de Paris, accompagnée de collaborateurs du groupe Altavia.

Elle est normande. Passionnée de voile. Et toujours prête à se lancer de nouveaux défis. Arrivée chez Altavia il y a deux ans, pour intégrer le service achats papier, Nathalie Lemière souffre d’une insuffisance cardiaque depuis 2005. Pour remuscler son cœur, elle court des marathons. Toujours plus endurante et performante. Dans son Blog, Cœur de Finisher, elle raconte son histoire, son combat et son envie de repartir. Prochain challenge ? Un trekking au Japon, avec son ami Marc Vettard. Entretien avec une femme inspirante, capable de déplacer des montagnes.

 

Racontez-nous un peu votre histoire…

En 2005, j’ai subi une opération des varices, normalement banale. J’ai attrapé un staphylocoque doré et suis restée plongée dans le coma pendant 15 jours. Deux arrêts cardiaques, un œdème pulmonaire, un arrêt des reins… les complications se sont succédées. Le staphylocoque détruit le corps, petit à petit. Mon cas était même désespéré selon les médecins. Mais… je m’en suis sortie. Et durant mon coma, je sais que j’ai beaucoup rêvé de bateaux.

 

Que s’est-il passé, lorsque vous vous êtes réveillée ?

J’ai dû réapprendre à marcher. Et j’ai découvert que mon cœur était très fatigué, à 40% amputé – les crises cardiaques nécrosent ce muscle –. Je ne me suis pas laissé abattre et voilà comment, 3 ans plus tard, j’ai commencé à me lancer des défis personnels, comme la course à pied. Mon cardiologue m’a encouragée et m’a même invitée à courir le marathon ou les 100 kilomètres de Millau ! Une manière, pour lui, de me dire qu’il fallait que je coure en endurance, pour remuscler mon cœur. Le plus longtemps possible, sans objectif de chronomètre, sans aller trop vite. L’objectif est de dompter l’insuffisance cardiaque qui vous rend essoufflé au moindre effort, et de mieux la vivre. Cela fait maintenant 12 ans que, chaque année, je me lance des challenges.

 

Quel est le dernier défi que vous avez réalisé ?

Le tour du Mont Blanc, en Juillet 2017. 170 kilomètres, 10 000 mètres de dénivelé, des cols à 2700 mètres d’altitude… Je suis revenue complètement transformée de ces 10 jours. J’ai décidé de témoigner de mon aventure et de mon combat, à travers un blog, Cœur de finisher. Et de partager, avec le plus grand nombre, mon envie de repartir !

 

Quels sont les bénéfices pour votre corps ?

J’ai divisé par 8 mon dosage en médicaments. Grâce au sport, à l’endurance et à la force de mon mental.

 

Vous êtes également une passionnée de voile ?

Absolument. J’ai navigué au Havre dans un club, et je me suis également occupée de la communication d’un projet porté par Damien Seguin, qui est médaillé aux JO d’Athènes et qui se bat pour naviguer avec les valides sur son bateau appelé Des Pieds et Des Mains. A l’époque, c’était révolutionnaire : personne ne voulait naviguer avec lui. Il a donc fait équipe avec l’un de mes amis, Denis Lemaître. Et c’est ainsi que je suis entrée dans l’aventure, m’occupant de la brochure, du site Internet de Denis Lemaître …

 

Quand j’ai vu Commeunseulhomme, j’ai également tout de suite adhéré. En tant que voileuse, je suis toujours sur la ligne de départ ou d’arrivée des marins !

 

Lorsque je suis arrivée chez Altavia, j’ai eu l’agréable surprise d’apprendre que le groupe sponsorisait son bateau, pour le Vendée Globe.

 

Parlez-nous du projet que vous aimeriez réaliser, au Japon…

J’aimerais partir dans les « Alpes japonaises », avec Marc Vettard, que j’ai rencontré sur le Tour du Mont Blanc et qui est devenu un ami. J’ai découvert qu’au Japon, il y avait tout un circuit appelé le Pèlerinage des temples, l’équivalent de St Jacques de Compostelle. Sans oublier le mont Fuji, qui culmine à 3776 mètres. L’objectif est de pouvoir faire des reportages sur ce que je vois et de partager mon cheminement intérieur.

 

Je suis actuellement à la recherche d’un sponsor ou d’un mécène. J’ai déposé un dossier chez Altavia, qui s’est impliqué également lors de la semaine du handicap en faisant imprimer des T shirts.

 

En attendant, vous poursuivez l’entrainement ?

Je ne m’arrête jamais, sinon les bénéfices seraient perdus. Je cours beaucoup de marathons – j’en suis à mon dixième !- , mais aussi des trails de 90 kilomètres en étape. Je fais également des épreuves d’endurance de 6 heures. Je prépare la transition vers le trek.

 

Mon cardiologue me conseille de courir tout le temps, en endurance, et surtout de ne pas me blesser pour éviter les périodes de repos forcé.

 

Quel est votre meilleur souvenir de marathon ?

Le marathon de Paris et ses 40 000 coureurs. Lorsqu’on arrive au 30e kilomètre et que l’on passe près de la Tour Eiffel, voir le public faire une haie d’honneur et crier « Ne lâchez rien ! » est une expérience extraordinaire.

 

Pour plus d’informations, rendez-vous sur :  http://coeur-de-finisher.org

 

Logistique Alibaba

Bataille de la logistique : Alibaba 1, Tencent 0.

Bataille de la logistique : Alibaba 1, Tencent 0. 1827 1028 Altavia

Dans la course ultime à « l’appropriation des clients », Alibaba a probablement remporté la bataille, voire la guerre, de la logistique face à son rival Tencent.

La première manche entre ces deux mastodontes avait pour enjeu la génération et l’accroissement de leur trafic en ligne. Résultat, avec 1 milliard d’utilisateurs pour WeChat et 25 milliards de dollars d’articles vendus en 24 heures lors du dernier « double onze » (le 11 novembre 2017) sur Tmall, les deux concurrents ont incontestablement réussi cette première joute. Match nul, dirons-nous.

 

La deuxième manche consistait à consolider leur empreinte hors ligne. Du côté d’Alibaba : Participation ou prise de contrôle totale de Suning, Hema, Intime, Sun Art (RTMart et Auchan China)… Du côté de Tencent : Participation dans des magasins physiques Yonghui, Carrefour, JD, coopération étroite autour des paiements avec Walmart… Ceci laisse penser qu’Alibaba a, pour l’instant, un léger avantage.

 

Comme si contrôler l’intégralité de la chaîne de valeur et se partager le marché n’était pas suffisant, les deux groupes ouvrent maintenant un nouveau front… Ils veulent s’approprier le client.

 

Leur dernière bataille s’est déplacée sur le plan logistique. Mais pas la logistique que les détaillants hors ligne (entre les fournisseurs et les boutiques hors ligne) connaissent. Nous parlons ici de la logistique visible entre les boutiques hors ligne et l’utilisateur final/le client.

 

Jusqu’à la semaine dernière, Alibaba, grâce à sa participation dans Cainiao, profitait déjà de leurs milliers de livreurs… Mais bon, c’était la semaine dernière…

Une livraison dans plus de 300 villes chinoises

Désormais, avec l’achat récent du reste de la participation d’ele.me, Alibaba a, du jour au lendemain, renforcé sa main-d’œuvre de plusieurs milliers d’employés… revalorisant par la même occasion la plate-forme de livraison de repas à 9,5 milliards de dollars… La plate-forme affirme livrer, dans plus de 300 villes chinoises, à ses 50 millions de clients (dont 95 % passent commande depuis leur mobile) des repas provenant de plus de 300 000 restaurants.

 

Il est évident qu’Alibaba n’a rien fait d’autre qu’acheter du « délai de commercialisation » afin de distancer son rival. Alibaba n’a pas voulu réinventer la roue ni franchir toutes les étapes d’une nouvelle courbe d’apprentissage… Le temps, c’est de l’argent, et la taille est tout ce qui compte.
Dans le camp adverse, avant d’oublier de le mentionner et avant qu’ils ne procèdent à leur prochain achat, Tencent dispose d’une participation importante dans Meituan-Dianping, une entreprise de services de livraison qui gère des centaines de milliers de repas chaque jour.

 

Ces deux titans possèdent déjà une quantité impressionnante de données sur leurs utilisateurs (par le biais des réseaux sociaux, des jeux, mais surtout grâce à leurs achats en ligne et hors ligne). Tous deux souhaitent s’approprier la relation avec les consommateurs à toute heure du jour et de la nuit.

Des consommateurs contraints de faire un choix ?

De la même façon que les commerces physiques en Chine ont commencé à choisir leur champion (Walmart pour Tencent, Auchan pour Alipay, probablement Carrefour pour Tencent…), nous, les consommateurs ordinaires, pourrions nous retrouver contraints de faire un choix entre l’une des deux enseignes. En effet, les deux groupes pourraient très bien ne plus accepter nos comportements versatiles, le fait d’utiliser l’un ou l’autre en fonction de notre propre intérêt. La fidélité a un prix.

 

Par Stéphane Joly, Executive Vice-president, Altavia Asia

L’art du storytelling

L’art du storytelling

L’art du storytelling 1678 1119 Altavia

 

On parle beaucoup d’innovation technologique. Combien celle-ci transforme l’univers du retail, efface la barrière du temps et permet d’accéder à un large choix de produits, très rapidement et facilement. Cette innovation technologique, qui rend possible la personnalisation de baskets, sacs, vêtements… Mais aujourd’hui, c’est presque devenu la normalité. Alors comment se démarquer ? Pour Anna Casani, Lab & Marketing Manager chez Altavia Italia, tout repose sur la capacité à susciter, chez le consommateur, des émotions. Et à savoir se raconter.

« Identifier et construire une personnalité proche du client

Que retient-on d’une visite en magasin, si ce n’est l’Expérience ? Ce qui nous a touché, interpellé, ému et se grave dans notre mémoire sensorielle. La dimension humaine du retail peut faire la différence, capter l’intérêt du consommateur, susciter l’engagement. Il s’agit, pour les marques et les enseignes, de construire une personnalité, toujours plus proche du langage et du comportement des consommateurs. Et ceci implique de s’amuser, d’avoir du recul et de sourire de soi-même …

 

La Campagne menée par Diesel pendant la New York Fashion Week, en est un très bon exemple. Le fondateur de la marque, Renzo Rosso, a eu l’idée d’ouvrir un vrai-faux magasin à Chinatown, DEISEL, pour attirer l’attention sur le phénomène de la contrefaçon. Les clients entraient en pensant qu’il s’agissait de faux.

 

Le groupe Ikea a, quant à lui, décidé de lancer une édition limitée de son catalogue. Partant du principe que ce dernier est toujours très convoité, la marque a imaginé 10 fausses couvertures, présentant un tout autre univers, à glisser sur le vrai catalogue. De quoi offrir à ses clients un moyen efficace de feuilleter l’ouvrage, en toute tranquillité. Ikea parle ici un langage commun avec les consommateurs, amusés et interpellés par ce clin d’œil plein de connivence. Objectif ? Montrer que derrière la marque se cache une identité, une personnalité, proche de celle des clients.

 

Savoir raconter son propre ADN

En plus d’identifier et construire une personnalité proche du client, les marques et les enseignes doivent parvenir à rester en totale cohérence avec le message qu’elles veulent transmettre. L’objectif est de raconter leur propre essence, leur ADN, à travers un moment que le client n’oubliera pas.

 

Lorsque les valeurs et l’essence deviennent une seule et même chose, alors l’expérience peut naître et se transformer en couleurs, en mots, en odeurs, en sons… en expérience marquante, qui s’inscrit dans la mémoire sensorielle du consommateur. Et ça, Esselunga l’a bien compris. Le groupe italien, qui vient de fêter ses 60 ans d’activité, a décidé de mettre en scène une belle exposition. Une véritable expérience permettant de revivre les changements de l’enseigne au fil des années mais surtout d’observer comment les consommateurs et Esselunga ont évolué ensemble. Les visiteurs étaient invités à voir, toucher, sentir, écouter et se souvenir d’une histoire commune.

 

Capter les signaux forts du monde extérieur

Etre capable de s’adapter aux changements et savoir capter les signaux forts qui viennent du monde extérieur sont également des atouts pour une enseigne qui cherche à marquer les esprits. Comme l’a fait Ikea, en concoctant un DIY étape par étape pour faire son propre manteau Jon SNOW – personnage de la série Game of Thrones -, à partir d’un tapis en fourrure de la marque. Couper, raser, ajouter des lanières de cuir et la cape est prête ! Très bien vu, lorsqu’on connaît le succès planétaire de la série.

 

Revenir au concept du commerce  traditionnel

Autre piste intéressante : le retour à une échelle locale, en quête d’une relation plus humaine avec les clients. Il s’agit, par exemple, de reproduire les habitudes d’un village, recréer un lieu de proximité comme le café de la place. Dans une boutique, cela pourra se traduire par l’installation d’un espace bar, avec des chaises hautes, un comptoir. Et bien-sûr, un bon café, qui réveillera et marquera les papilles ! »

 

Les géants chinois creusent l'écart

Les géants chinois creusent l’écart

Les géants chinois creusent l’écart 1827 1028 Altavia

Dans la cour des grands, les chinois Tencent et Alibaba se détachent largement. Disposant de très grosses sommes d’argent, conscients que tout doit aller très vite, les deux géants du Web jouent, prennent des risques et rachètent à tour de bras, devenant mois après mois, de plus en plus gros. Retour sur ces deux phénomènes, différents et pourtant si semblables, avec Stéphane Joly, vice-président exécutif, Altavia Asie.

Crées il y a 20 ans, les deux géants chinois connaissent des rythmes de croissance absolument spectaculaires. Quelques chiffres :

 

Tencent :
  • Capitalisation boursière : 550 milliards de dollars
  • Résultats : 3,5 milliards de dollars
  • Date de création 1999
  • Effectifs : 39 000

 

Alibaba :
  • Capitalisation boursière : 485 milliards de dollars
  • Résultats : 3,9 milliards de dollars
  • Date de création : 1998
  • Effectifs : 50 000

 

« A titre de comparaison, le groupe Carrefour, qui emploie plus de 400 000 salariés à travers le monde, ou TESCO, pèsent l’un comme l’autre moins de 20 milliards de dollars », souligne Stéphane Joly. C’est dire le fossé qui sépare les deux chinois avec les autres. »

 

Une guerre de rapidité, sur les mêmes créneaux 

Tencent, opérateur de jeux vidéos et de la très populaire application de messagerie WeChat, et Alibaba, société de commerce en ligne, incarnent deux univers différents. Les similitudes observées dans leur stratégie de croissance, sont néanmoins nombreuses. «  Tencent et Alibaba ont tous les deux mis en place un service au succès phénoménal : le paiement mobile, raconte Stéphane Joly. WeChat (Tencent) et Alipay (Alibaba) sont massivement utilisés par les Chinois, qui n’utilisent quasiment jamais plus d’espèces pour régler leurs achats (ndlr : voir l’article « CHINE : Le succès fulgurant du paiement mobile »). Les deux géants sont également propriétaires d’une banque virtuelle, d’une société de vélos en libre service, d’une grosse agence de voyages, d’une société de livraison à domicile de sites de vidéo … » Les deux groupes surfent sur des créneaux identiques, rencontrant toujours un grand succès.

De moins en moins d’acteurs, de plus en plus gros

« Depuis deux ans, on observe une accélération des prises de participations, chez les pure players et, depuis quelques mois, dans le « off line », avec les rachats de centres commerciaux et magasins », ajoute Stéphane Joly.

 

Tencent :
  • 20% de la plateforme de e-commerce JD.com ;
  • 100% de la plateforme e-commerce Yihaodian : 1,5 milliard de dollars ;
  • 4 % de Dalian Wanda (énorme conglomérat de centres commerciaux et de cinémas) : 1,5 milliard de dollars ;
  • 7 % de Vipshop.com : 600 millions de dollars ;
  • 5 % de la chaîne de supermarchés Yonghui Superstores ;
  • Rapprochement avec Carrefour China.

 

Alibaba :
  • 36 % d’Auchan Chine : 3 milliards de dollars.
  • 30 % de la société d’électroménager Suning : 7 milliards de dollars
  • 100 % de la chaîne de supermarchés Hema : 300 millions de dollars
  • 75% des centres commerciaux du groupe Intime : 2, 6 milliards de dollars
  • 12,77 % (avec le groupe chinois Cultural Investment Holdings) de Dalian Wanda : 1,2 milliard de dollars.

 

« En l’espace de quelques mois, Tencent a déboursé 5 milliards de dollars, souligne Stéphane Joly. Et 15 milliards de  dollars pour Alibaba. C’est colossal ! Et le phénomène ne cesse d’accélérer. Il n’y a quasiment pas une semaine sans un deal d’un milliard de dollars. Tous deux ont la même envie de contrôler et s’attaquent aux mêmes proies. L’argent coule à flots. »

 

En Chine et en Asie du Sud-Est, des rapprochements et des rachats sont encore attendus dans les prochains mois/années. Il y aura de moins en moins de joueurs ; et seuls les gros resteront.

 

Le nouvel or noir : la data 

Aujourd’hui, Alibaba et Tencent jouissent d’un autre atout important : les données clients récoltées au cours de toutes les transactions. « Fréquence d’achat, types d’articles achetés, régime alimentaire, présence d’enfants dans le foyer, capacité à revenir au même endroit faire du shopping … Toutes ces données « cross canal » et « cross banner » valent de l’or si elles sont bien exploitées ! » annonce Stéphane Joly.