La communication commerciale de demain

L’OCNI de la semaine : Lidl Micromarket

L’OCNI de la semaine : Lidl Micromarket 2560 1593 Altavia

En Suède, une nouvelle campagne de communication baptisée « Lidl Micromarket » vient d’être lancée par Lidl. L’idée ? Solliciter ses clients les plus fidèles pour qu’ils organisent, chez eux, un repas 100% Lidl avec leurs amis.

 

Ouvrez un petit magasin Lidl chez vous et devenez des « Lidlers » ! C’est la proposition singulière que l’enseigne allemande a décidé de faire à ses clients les plus fidèles en Suède. Le concept de Lidl Micromarket ? Proposer aux habitués de devenir des ambassadeurs, en organisant chez eux un repas 100% Lidl avec des amis peu convaincus par la promesse « high on quality, low on price » vantée par la marque. Pour cette soirée conviviale, l’enseigne a tout prévu : des aliments frais pour un dîner de trois plats pouvant accueillir jusqu’à six personnes, des vêtements de marque Lidl, des casquettes de baseball, des pancartes de magasins et même une playlist sur Spotify !

 

Un bel exemple de la stratégie de Lidl pour se distinguer dans un pays où la marque occupe une place de challenger, derrière les acteurs historiques ICA AB et Co-op Food : parier sur la créativité plutôt que de céder aux dépenses marketing massives.

 

Avec Lidl Micromarket, l’image de Lidl Suède est associée à celle d’un prestataire utile, offrant des aliments frais, pour un budget modeste, mais aussi à celle d’un magasin de l’agréable, à l’origine de moments conviviaux.

 

 

Découvrir la qualité et les petits prix Lidl

La campagne drive to store « Lidl Micromarket » a pour objectif de permettre à un plus grand nombre de Suédois de découvrir la qualité et les petits prix Lidl. Toutes les composantes d’une campagne de marketing d’influence sont au rendez-vous : une communauté d’ambassadeurs sollicitée qui évangélise ses amis ; des mini spots au ton décalé et fun sur YouTube ; la création par ces mêmes ambassadeurs de vidéos qui seront intégrés ensuite dans la campagne de publicité… Autant d’outils à l’efficacité prouvée, mis en œuvre pour grossir les rangs des fidèles convaincus.

 

 

Miser sur la valeur relationnelle pour mieux booster la valeur transactionnelle

Dispositif complet et créatif, Lidl Micromarket offre aux Lidlers et leurs amis l’opportunité de passer un moment agréable ensemble, en dégustant de bons produits frais. Une soirée chaleureuse et gourmande, dont ils se souviendront. Une expérience forte, qui nourrira chez les uns, et suscitera chez les autres, l’attachement à la marque. Le Retail physique – ici recréé chez un particulier – est, par excellence, l’endroit qui peut permettre la création de ces liens.

 

Lidl Suède mise ainsi sur la valeur relationnelle, pour mieux booster ensuite la valeur transactionnelle. Si le pari est réussi, les amis anciennement sceptiques iront en magasin demain, pour y faire leurs courses.

 

 

 

Thierry Strickler, Retail Market Intelligence Lead chez Altavia.

L’OCNI de la semaine : Picture Organic Clothing « Rider, protéger et partager »

L’OCNI de la semaine : Picture Organic Clothing « Rider, protéger et partager » 2560 1456 Altavia

Picture, c’est la marque auvergnate de vêtements outdoor écoresponsables, au succès bien mérité. 100 % des produits sont composés de matières recyclées, biologiques ou bio-sourcées.

En 2008, Julien, Jérémy et Vincent, trois amis originaires de Clermont-Ferrand, décident de créer une marque de vêtements outdoor, 100% engagée, éco-conçue et inscrite dans une démarche de développement durable. « L’industrie du textile est responsable d’environ 8% des émissions mondiales de CO2 » constatent-ils. Le défi est donc de taille.

 

Il s’agit pour les trois entrepreneurs de sortir des sentiers battus en utilisant des matières et des procédés moins impactants et innovants : coton biologique, polyester recyclé issu de bouteilles plastiques, chutes de tissus techniques reconditionnées et ré-intégrées dans les doublures de certains produits, nouvelles matières techniques créées à partir de plantes (matières bio-sourcées)…

 

Picture, c’est aussi une production éthique et équitable. Le respect des travailleurs, la connaissance des filières d’approvisionnement et l’origine de l’énergie électrique sont des aspects déterminants de la démarche de l’entreprise.

 

 

Des précurseurs audacieux, ayant fédéré toute une communauté

Julien, Jérémy et Vincent ? Trois entrepreneurs quelque peu activistes, relativement visionnaires mais surtout très audacieux, qui ont imaginé une nouvelle voie de navigation sur le marché de l’outdoor. Des précurseurs qui, dès 2008, se sont positionnés sur un marché hyper concurrentiel, via une démarche environnementale revendiquée, affirmée et déclinée sur l’ensemble de leur gamme produit.

 

Picture a été une sorte de DNVB (Digital Native Vertical Brand) avant l’heure. Née en ligne, la marque a immédiatement tissé, via le web, un lien étroit avec une communauté de clients adhérant à ses valeurs « Rider, Protéger et Partager. Tout est connecté. Nous ridons les spots que la planète nous offre, nous partageons ces moments avec nos amis, mais nous voulons aussi que les générations futures puissent en profiter autant que nous » raconte la marque.

 

Mais si la marque est née en ligne, elle s’est ensuite développée à travers des points de vente physiques, multipliant les boutiques à son nom (à Annecy, Lyon, Toulouse, Bordeaux, les 2 Alpes, Hossegor et Biarritz), les shops in shops et les corners. Picture a désormais un rayonnement international, dans 30 pays – 700 points de vente, lui permettant d’aller à la rencontre de ses clients, heureux de pouvoir toucher et essayer les différentes gammes de produits. La clé du succès.

 

 

Thierry Strickler, Retail Market Intelligence Lead chez Altavia.

L’OCNI de la semaine DIZY « Chez nous, le designer c’est vous »

L’OCNI de la semaine DIZY « Chez nous, le designer c’est vous » 1774 693 Altavia

Roubaix. Janvier 2019. La start-up Dizy – contraction des mots « design » et « DIY » – est créée. Son ambition : proposer un mobilier modulable et durable, et mettre la créativité du client au cœur de l’achat.

« Devenez dizyner »

Lampes, tables basses, étagères, bancs, bureaux… A vous d’inventer le meuble qui vous ressemble ! C’est la proposition séduisante de Dizy, récemment créée par deux amis, Vianney Sauvage et Augustin Poncelet.

 

La marque s’envisage en effet comme un fournisseur de pièces détachées à assembler, tandis que le client est invité à imaginer le design de son meuble, selon ses envies et ses besoins. « Créer une lampe ou un vide-poche qui ne ressemble à aucun autre… C’est izy ! » annonce la marque. Un nouveau concept, qui traduit la confiance redonnée à chacun dans sa capacité à créer et qui permet de tisser un lien de qualité avec des clients, moins passifs et par conséquent plus épanouis. Car Dizy met la créativité de chacun en ébullition : l’idée est de choisir parmi 36 pièces modulables (abat-jours, pieds, traverses, plateaux…), pour donner vie à son meuble. Une lampe-bol, un bureau-lampe, un portant-banc… Les ODNI (objets design non identifiés) se suivent et ne se ressemblent pas ; chacun devient le maître de sa propre déco. « Le mobilier se monte et se démonte sans outils, à la manière d’un jeu de construction, raconte Thierry Strickler, Retail Market Intelligence Lead chez Altavia. Outre le côté très ludique du configurateur en ligne, cette expérience peut faire resurgir chez certains des souvenirs d’enfance, ô combien précieux. »

 

 

 

Rien ne se jette, tout se transforme

En proposant à chacun de créer ses propres meubles, Dizy mise également sur la durabilité des objets. « On s’attachera beaucoup plus facilement à un objet que l’on aura pris le temps d’imaginer et de concevoir, puis de construire avec ses propres mains, commente Thierry Strickler. C’est une manière efficace d’assurer à ce mobilier une place durable dans son intérieur, et de lutter ainsi contre l’obsolescence programmée ». La modularité des pièces, qu’il est possible d’assembler différemment pour changer la fonction de l’objet, permet également de lui garantir un avenir plus pérenne. Chez Dizy, 95 % des pièces peuvent être réutilisables d’un meuble à l’autre (une table basse peut se transformer en bibliothèque par exemple).

 

 

 

Recyclable et « made in local »

Dizy, c’est aussi une entreprise engagée, en phase avec la montée en puissance de la conscience écologique des citoyens clients. La start-up conçoit ses produits dans une optique de respect de l’environnement, faisant le choix de matières durables et recyclables pour ses produits et ses emballages. La fabrication des pièces est, de plus, d’origine 100% européenne : les éléments en bois (issus de forêts gérées durablement et de sources contrôlées) sont produits au Portugal et les pièces en métal (matière résistante et recyclable à l’infini) sont conçues en France. « Dizy propose une alternative sur un marché de l’ameublement très standardisé et dont l’engagement environnemental reste encore trop discret, analyse Thierry. L’un des seuls acteurs qui se soient déjà impliqués sur ce terrain est la Camif. »

 

Dizy ? Des pièces à assembler, des meubles à inventer. Une autre manière d’acheter. Et de s’attacher.

 

 

L’art et la créativité : main dans la main pour des campagnes plus percutantes

L’art et la créativité : main dans la main pour des campagnes plus percutantes 1600 892 Altavia

 

 

Les grandes idées sont rares. Et même lorsque vous en avez trouvé une, ce n’est qu’après lui avoir ajouté ce qu’il faut de maîtrise artistique qu’elle prendra toute son ampleur. Pelle Craen, Directeur créatif chez Altavia ACT*, explique comment l’art est au cœur d’un travail créatif efficace.

Tout commence par une idée

Le client a expliqué sa problématique commerciale, l’équipe créative a été briefée et commence à cogiter. Les cerveaux s’échauffent, réfléchissent, hésitent, imaginent. Et puis d’un coup, vous tenez la bonne idée. Celle dont vous êtes sûrs qu’elle va résoudre le problème de votre client. Ou du moins vous le pensez.

 

 

Mais ce n’est que le début

Vous avez l’idée du siècle ? Super ! Mais maintenant, comment la concrétiser et la rendre intelligible pour qu’elle touche le consommateur au premier coup d’œil ? Comment faire pour s’assurer de la pertinence du design, de la formulation, du message ? C’est là qu’intervient la notion d’art : la maîtrise de toutes les compétences artistiques nécessaires à la réussite du projet, de la direction artistique au graphisme en passant par la rédaction et même la technologie.

 

 

La clé, c’est l’art

Plus ces compétences artistiques sont maîtrisées, meilleur en sera le produit final, et plus grandes seront les chances, pour votre idée, de sortir du lot. C’est ce qui vous permet d’entrer vraiment dans les détails et de traiter tous les aspects du projet avec précision pour optimiser l’effet sur les consommateurs.

 

 

Recherche de sens et de valeur ajoutée

Bien entendu, même les plus grands talents artistiques ne peuvent pas sauver une idée banale. L’un ne va pas sans l’autre. L’idée doit partir d’un constat pertinent, d’un insight fort, et doit être développée avec un but précis. L’art vient ensuite, pour étoffer l’idée et lui donner encore plus de valeur ajoutée. C’est ce que l’on peut appeler le « triangle d’or » : trouver l’équilibre parfait entre l’idée et la réalisation artistique pour obtenir un impact maximum.

 

 

L’art demande un véritable engagement

Il faut beaucoup travailler pour trouver la bonne représentation artistique propre à chaque idée : votre équipe créative doit porter cet engagement dans son ADN – comme toute l’agence, d’ailleurs. Tous les membres doivent être impliqués dans cette démarche, prêts à améliorer leurs compétences artistiques et à stimuler la créativité de chacun. Il faut un véritable engagement pour continuer à avancer jusqu’à trouver une idée nouvelle et parfaitement mise en valeur.

 

 

[wproto_heading text= »À propos de l’auteur » tag= »h2″ header_line= »false »]

Pelle Craen

C’est adolescent que Pelle a découvert son amour des mots. Une fois la vingtaine, il s’est mis à jouer avec eux, ce qui l’a conduit à son premier job de Junior Copywriter. Petit à petit, le Junior est devenu Senior, les choses se sont mises en branle et, vers la trentaine, il assumait des missions de freelance pour de nombreux agences et annonceurs.

 

Fort d’une solide expérience tant en stratégie qu’en copywriting, c’est en 2017 que Pelle a pris la direction de l’équipe créative au sein d’Altavia ACT*, avec pour mission de créer des campagnes percutantes pour divers clients tels Proximus, Goodyear, Nespresso, BNP Paribas Fortis, Shell, Rémy Cointreau, Tom&Co, Makro ou encore AG Real Estate.

 

Il est reconnu comme une personne déterminée qui se dévoue corps et âme à chacune de ses missions. À ses heures perdues, il aime à prétendre savoir chanter. Son amour pour sa femme et son chien surpasse celui qu’il a pour la publicité. Pour des raisons évidentes de prononciation, nous tairons son mot préféré* (en néerlandais), mais si nous devions vous l’expliquer, ce serait un peu comme notre « anticonstitutionnellement », puissance 10. Oui, ils sont fous ces Flamands, mais c’est aussi ça, le secret de la créativité !

 

 

*Puisque vous insistez, le voici : hottentottententententoonstelling. On vous avait prévenus.

RGPD : Fidzup, l’exemple à suivre

RGPD : Fidzup, l’exemple à suivre 1665 897 Altavia

 

 

Le 19 juillet dernier, la Présidente de la CNIL mettait en demeure Fidzup, spécialiste de la génération de trafic en magasin, pour non respect du règlement général sur la protection des données (RGPD). Après plusieurs mois de travail, la start-up lançait une plateforme de gestion du consentement répondant parfaitement aux exigences de la Commission. La sanction était levée. Fidzup devenait pionnier. Entretien avec Olivier Magnan-Saurin, co-fondateur de la start-up.

L’histoire commence en septembre 2017…

La CNIL mène en effet un audit chez Fidzup à la rentrée 2017 et nous signifie que le consentement concernant la récolte des données n’est pas « explicite et éclairé ». Commencent alors plusieurs d’échanges d’informations et de documents. La mise en demeure de Fidzup a été officialisée le 19 juillet, environ 2 mois après l’entrée en vigueur du RGPD.

 

 

Sur quel point la CNIL a-t-elle exigé une évolution ?

Il s’agissait de revoir le consentement, auprès des utilisateurs finaux, pour accéder à leurs données de position.

Fidzup collecte en fait uniquement des données de localisation – identifiants publicitaires ou Wifi du Smartphone, données de localisation GPS … – ; ces données sont non nominatives : ni nom, ni prénom, ni adresse, ni numéro de téléphone, ni mail. La CNIL les considèrent cependant comme des données personnelles, estimant qu’en les croisant avec des bases de données externes, il est possible de remonter jusqu’à l’identité de la personne.

 

 

Comment avez-vous procédé ?

La CNIL n’a pas vraiment formulé de demande précise ; nous avons compris que c’était à nous de construire le texte et la fenêtre qui allaient être présentés auprès des utilisateurs finaux, pour récolter leur consentement.

 

Après une première proposition, rejetée par la CNIL, nous avons décidé de travailler sur une fenêtre multi-partenaires : cette dernière permettrait de recueillir le consentement pour Fidzup mais aussi pour d’autres acteurs. Nous avons décidé de proposer une liste complète, de manière à vraiment aider les éditeurs. Nous avons contacté l’IAB, une organisation qui regroupe les acteurs de la publicité sur Internet. Grâce à eux, et à condition de respecter le cadre de récolte de consentement, nous avons eu accès à une liste d’adhérents. Nous proposons donc aux éditeurs de recueillir le consentement pour plus de 500 partenaires, à travers une unique fenêtre.

 

Début octobre, nous avons notifié officiellement la CNIL que les travaux que nous avions menés semblaient répondre aux demandes formulées : la plateforme respecte strictement et entièrement les demandes du RGPD. Le 29 novembre, la mise en demeure était levée.

 

 

Avec cette plateforme de consentement, Fidzup se positionne aujourd’hui comme pionnier…

Exactement. Cette fenêtre multi-partenaires a été travaillée jusqu’au moindre détail. Fidzup est en mesure de recueillir des données avec un consentement conforme et  accompagne également les éditeurs qui le souhaitent dans leur mise en conformité en leur proposant d’utiliser sa solution de récolte du consentement qui suivra les évolutions réglementaires. Et nous nous engageons bien sûr à ne pas travailler avec les éditeurs qui ne respectent pas le RGPD.

 

Nous sommes, à l’heure actuelle, le seul acteur du marché du drive-to-store à avoir à la fois l’accord officiel de la CNIL pour opérer ainsi qu’un volume suffisant de données pour accompagner efficacement nos clients dans leurs campagnes, grâce à une base de données récoltée dans le respect du RGPD.

 

 

Gestion de la couleur au Japon : évoluer pour perdurer

Gestion de la couleur au Japon : évoluer pour perdurer 1717 1093 Altavia

 

 

La normalisation de la chaîne graphique est bel et bien incontournable. Si certains pays, comme le Japon, ont leurs propres interprétations et travaillent selon d’anciennes méthodes, certains acteurs œuvrent pour améliorer et uniformiser la gestion de la couleur. C’est le cas de Yukiko Inoue, General Manager chez Altavia Japan depuis 2016.

 

Quel a été votre parcours avant de rejoindre Altavia Japan ?

Mes premières expériences professionnelles, ont eu lieu au Japon, où je me suis occupée du développement du design d’Hello Kitty, pour les marchés américain et européen. J’ai alors découvert le monde de l’art graphique et pu me familiariser avec la manière dont les japonais travaillent. J’ai ensuite passé 15 années en France, où j’ai découvert les méthodes européennes de mise en page.

 

 

Et il se trouve que les méthodes japonaise et européenne sont très différentes…

En effet ! Il y a encore quelques années, avant de rencontrer Hervé Lyaudet, responsable colorimétrie et flux de production chez Altavia Paris, je pensais que rien n’égalait la manière de travailler des japonais, connus pour leur sérieux et leur rigueur. Mais je ne connaissais pas encore les secrets de la gestion de la couleur !

 

La méthode généralement employée au Japon, à savoir le « Press proof » (épreuve faite directement sur la machine de production, la presse offset), n’est pratiquement plus utilisée en Europe. L’avantage du « Press proof » tel qu’il est souvent pratiqué au Japon, c’est que le processus d’impression n’a pas besoin d’être bien réglé. Ce sont les données qui sont modifiées afin d’avoir un résultat correct. Imaginez que l’on demande à un musicien de jouer une partition sur un instrument désaccordé, et que, au lieu d’accorder son instrument, il préfère modifier les partitions afin que cela sonne bien ! Cela résume bien les problèmes que nous rencontrons.

 

En Europe, nous préférons régler les presses selon les recommandations de l’ISO plutôt que de modifier les données – accorder nos instruments plutôt que de modifier les partitions -. Nous avons aussi un avantage certain : la FOGRA, dont le groupe Altavia est membre.

 

 

Comment illustrer, par exemple, la différence entre les méthodes ?

En Europe, les imprimeurs se règlent selon une norme et un processus ISO (PSO). Le but étant d’harmoniser les machines d’impression sur une même cible. Ceci permet, entre autres, de simuler en digital proofing ce que reproduira l’ensemble des presses offset. De ce fait, avec un même fichier, il est possible d’imprimer correctement, quel que soit le pays cible. Au Japon, bien qu’il y ait des certifications Japan Color, le résultat est nettement plus aléatoire. Il est pratiquement impossible d’imprimer une image en provenance d’Europe correctement sans une multitude d’opérations manuelles, ce qui pose de gros problèmes de coût et de temps de production. Pour finir, en Europe nous sommes passés d’un système de contrôle de la couleur subjectif (œil humain) à un système objectif (appareil de mesure de la couleur), très peu utilisé au Japon.

 

 

Quelles sont, selon vous, les faiblesses de la méthode japonaise ?

Tout d’abord, la qualité est discutable. Les visuels des clients internationaux sont shootés et validés dans le pays d’origine. L’objectif est évidemment de reproduire la couleur retenue, mais en raison des méthodes utilisées au Japon (pas, peu de gestion de la couleur), cela demande beaucoup de temps (modifier une partition au lieu de l’instrument). De plus, la visualisation se fait sous des éclairages non ISO, de très basse qualité, faussant la perception. Pour nous Européens, ces méthodes ne sont pas viables ; de plus, elles ont un fort impact écologique ; et enfin, elles sont chronophages, pour un coût élevé.

 

 

Pourquoi un tel retard selon vous ?

Les Japonais sont très travailleurs et aiment apprendre. Mais la barrière de la langue représente un véritable frein, qui explique que le Japon ait du mal à importer de nouvelles technologies. La force du groupe Altavia est de partager son savoir-faire et d’avoir dans ses équipes un véritable expert comme Hervé Lyaudet.

 

Les métiers de l’impression sont passés du simple ‘savoir-faire’ à un niveau technique élevé, ce qui demande certaines compétences en colorimétrie et gestion de la couleur ainsi qu’une bonne connaissance des normes ISO.

 

 

Votre rencontre avec Hervé est justement à l’origine de la création d’un service reproduction de la couleur.

Hervé a commencé à travailler au Japon il y a un peu plus d’un an. Il a installé tout le système de digital proofing, formé les opérateurs et mis le studio en place. Mais la mission est loin d’être terminée et il y a encore du travail à accomplir pour rendre notre équipe autonome et, à son tour, experte.

 

 

Êtes-vous optimiste ?

Je le suis ! Ce d’autant plus que tout cela correspond à un changement profond de la société japonaise. Dans le cadre des JO de Tokyo, qui seront organisés en 2020, une sensibilité nouvelle émerge sur des sujets comme l’écologie ou le développement personnel. Changer le rapport au travail est par exemple un thème important dans la politique japonaise aujourd’hui, à travers la réforme « Hatarakikata Kaikaku ». Beaucoup de Japonais commencent à prendre conscience qu’il est dans leur intérêt d’évoluer.

C’est finalement la même chose pour la gestion de la couleur : de plus en plus d’acteurs vont prendre conscience qu’il faut impérativement évoluer et adopter les méthodes actuelles, pour perdurer.

 

Afin de faire valoir notre savoir-faire, Altavia Japan a passé plusieurs certifications :

PDFx-ready creator, garantissant la qualité des fichiers d’échanges créés par nos soins (PDFx) ; PDFx-ready expert, certifiant la connaissance que nous avons sur le format de fichier d’échange PDFx ; et enfin, Altavia Japan est, depuis le début de l’année, FOGRA Partner PSO (ISO 12647), ce qui garantit nos connaissances en termes de normes ISO et d’impression offset. Être FOGRA Partner nous permet d’accompagner « sur site » les entreprises qui désirent passer la certification PSO (Process Standard Offset). Actuellement, seules deux sociétés ont cette certification au Japon : Heidelberg et Altavia Japan.

 

 

Communication commerciale : les nouvelles technologies au service de la production papier

Communication commerciale : les nouvelles technologies au service de la production papier 1683 1115 Altavia

 

 

Entretien avec Francesco Lascala, Directeur Général Publishing d’Altavia Italia.

 

 

Quelles innovations dans le monde de l’imprimerie ont eu un impact majeur sur votre travail au cours de ces dernières années ?

Ces dernières années, les changements les plus intéressants ont porté sur les grandes innovations technologiques dans le secteur des grands tirages. J’entends par là toutes les innovations technologiques de grande envergure qui permettent d’imprimer plusieurs exemplaires plus rapidement et qui offrent davantage de possibilités de mise en page, sans nuire aux plus importantes caractéristiques des prospectus que nous imprimons, liées à la qualité et au service. Au contraire, elles peuvent même les améliorer.

 

 

Au cours des dix années à venir, quelle tendance ou quel type de produit imprimé pourrait valoriser au mieux le mélange entre presse traditionnelle et médias numériques ?

Je crois que le produit imprimé, au sens large, pourra gagner la bataille au cours de ces prochaines années. Nous sommes arrivés au point où l’offre commerciale « hors ligne » dispose de tous les outils pour proposer un haut niveau de personnalisation, un entre-deux permettant de conseiller les consommateurs ou leur garantir un service ad hoc. La numérisation nous permet de proposer un produit papier sur mesure, modelé en fonction des différentes habitudes de consommation. Les acteurs de la grande distribution (mais aussi tous les autres détaillants) ont aujourd’hui la possibilité de clustériser leurs clients et de comprendre leurs besoins en temps réel, en observant leurs tendances d’achat.

 

Quel service ou quelle valeur ajoutée, outre le produit imprimé, exigent aujourd’hui les clients ? Sur quoi les consultants doivent-ils travailler pour renforcer leur réputation ?

Les clients nous en demandent toujours plus… Nous, nous sommes une plateforme de services et de communication, nous avons donc le plaisir et le « devoir » de répondre à leurs demandes. Les clients recherchent de plus en plus à « fusionner » l’offre d’une production papier consolidée avec les opportunités offertes par le numérique dans d’autres contextes de communication. Ils nous demandent de créer de nouvelles opportunités de mettre en valeur ce mélange, que nous sommes en mesure de proposer au sein d’une activité hautement planifiée et contrôlée.

 

 

Francesco Lascala, Directeur Général Publishing d’Altavia Italia

 

 

Quel travail dans le secteur de l’imprimerie vous a le plus impressionné ces derniers mois ?

Les travaux de production sont toujours assez routiniers, mais chaque fois que nous travaillons sur un projet qui s’éloigne un peu des productions habituelles, nous retrouvons tout notre enthousiasme. L’exemple le plus significatif est celui d’une opération qu’Altavia Italia a suivi à 360° : le magazine « Vivi di gusto » de Carrefour Market, distribué mensuellement dans les points de vente, a fait appel à nos services pour la production éditoriale, la mise en page et l’impression. Toute la filière a été mobilisée. Et ces derniers mois justement, nous avons recommencé à travailler sur ce projet pour apporter des innovations sur le graphisme et les contenus, qui seront encore plus ciblés pour les clients de l’enseigne.

 

 

En vous mettant à la place de l’utilisateur final, c’est-à-dire le consommateur, pouvez-vous nous parler de vos expériences d’achat préférées ?

Ce n’est pas moi qui fais les courses à la maison, car je n’ai pas beaucoup de temps, mais j’aime bien me promener dans les zones de shopping. J’aime les magasins de ville traditionnels, et j’aime bien aussi certains nouveaux modèles de points de vente, conçus de manière ouverte, où l’on peut passer quelques heures en fin de semaine. Je vais y faire un tour de temps en temps, mais je me retrouve plus souvent à regarder nos travaux en exposition plutôt qu’autre chose ! CityLife m’a beaucoup plu. On y propose une véritable « expérience », différente de la « grosse boîte » commerciale habituelle. Tout est soigné dans les moindres détails et les parcours sont attractifs et stimulants.

 

 

Les innovations du mois UntieNots, mangoo ID et Teeps

Les innovations du mois : UntieNots, mangoo ID et Teeps

Les innovations du mois : UntieNots, mangoo ID et Teeps 1678 1119 Altavia

 

En septembre, Altavia Coach vous présente trois solutions innovantes, dédiées au secteur du retail : UntieNots, mangoo ID et Teeps. Trois start-up prometteuses, ayant déjà fait leurs preuves auprès de clients prestigieux.

UntieNots : des offres 100% personnalisées et digitales pour remplacer la promotion de masse

UntieNots

Grâce à l’intelligence artificielle, la start-up fondée par Cédric Chéreau et Zyed Jamoussi, révolutionne la fidélité et la promotion dans le retail. La solution permet d’adresser des millions de pages web, comprenant des offres promotionnelles individualisées, à chacun des clients particuliers de ses clients retailers. Une base algorithmique identifie les affinités entre les produits des marques et les clients et modélise un niveau de dépense attendu sur chacune de ces marques ou catégories. Sont proposés des deals professionnels, qui invitent les particuliers à dépenser un certain montant durant le mois, pour décrocher une récompense.  Loyalty Challenge donne en effet accès à des coupons et des « défis fidélisants ludiques » en load to card, pour gagner des réductions personnalisées sur leurs produits préférés.

 

Le cœur de cible ? La grande distribution, et en premier lieu, le secteur de l’alimentaire. Plusieurs pilotes ont été menés en 2017 avec Auchan France et la solution UntieNots a été déployée en mars 2018, chez Auchan France, en version omnicanale. Les clients de demain ? La distribution spécialisée : Séphora, Leroy merlin, La Fnac…

 

Au delà des frontières

UnieNots mène également des projets de consulting (data, personnalisation) auprès de distributeurs en Argentine, Chine, Brésil, Canada… et le déploiement de la solution à l’international est bel et bien un objectif, à court terme.  Le défi suivant sera d’investir les USA en ouvrant un premier bureau.

 

Mangoo ID : prolonger l’expérience shopping grâce au e-ticket

mangoo id

 

Fondée en juin 2016 par Charlie Chelli, la start-up parisienne offre des solutions marketing basées sur le ticket de caisse dématérialisé.

 

Le constat de base, à l’origine du projet ? Lorsqu’un client achète un produit dans une boutique en ligne, il communique son adresse email, dans 100 % des cas. Les pure players ont ainsi un avantage de taille par rapport aux boutiques physiques.

 

Pour offrir à ces dernières la même opportunité, mangoo ID a imaginé une solution intégrée au logiciel de caisse, pour émettre un ticket dématérialisé, envoyé par email.

 

Pour les retailers,  le e-ticket permet d’obtenir en moyenne 20% d’emails clients supplémentaires, sans programme de fidélité. Ces emails obtiennent, de plus, un excellent taux d’ouverture, de 60 à 80 %. Enfin, le ticket dématérialisé envoyé par mail devient un véritable outil de communication : mangoo ID y insère toutes sortes d’interactions, en fonction des besoins du retailer. Dans l’e-mail, mangoo ID demande également au client ce qu’il a pensé de son expérience en magasin ;  un très bon moyen d’améliorer le management des boutiques, de repérer par exemple quels sont points de vente dont les équipes sont performantes ! A l’inverse, les retours négatifs des clients permettent d’identifier quels sont les magasins où il est nécessaire de mener des actions correctives. Chaque client a également la possibilité de noter le produit qu’il acheté, ce qui permet d’augmenter sensiblement le taux de conversion sur le site Internet.

 

Pour les clients particuliers,  le e-ticket représente un geste non négligeable en faveur de l’environnement et un moyen de faciliter les retours, les échanges, les garanties, les notes de frais.

 

Les prochains défis de mangoo ID ?

Conquérir les très gros comptes, allant jusqu’à 500 magasins. Et partir à la conquête de trois autres verticales : le luxe, l’ameublement-électro-ménager et enfin, la restauration.

 

Teeps : the Advocacy Company

teeps

 

Créer et gérer des programmes d’Ambassadeurs pour les marques. Tel est le défi que s’est lancé la start-up Teeps, fondée par Sonia Zarowsky et Fabrice Berger-Duquene.

 

Plusieurs types d’actions existent pour les Ambassadeurs :

 

  • la recommandation personnalisée de produits. Par exemple, un très bon client de Décathlon ou une personne passionnée de plongée, proposera une sélection personnalisée d’équipements à un particulier débutant, qui ne sait pas vers quel matériel s’orienter. Il peut s’agir d’une recommandation online mais aussi offline et dans ce cas, un rendez-vous est organisé dans un point de vente, entre l’ambassadeur et le client.
  • L’Ambassadeur est également invité à produire des contenus (photos, vidéos, tutoriels…). Aux Maldives pour faire de la plongée ? L’Ambassadeur prendra des selfies sous l’eau, recommandera son masque sur ses réseaux, en ajoutant un lien vers la fiche produit… Ici, le but sera de recruter de nouveaux clients, dans l’entourage de l’Ambassadeur, sachant que ce dernier n’est pas obligatoirement un influenceur, avec 10 000 abonnés. Ce qui nous importe est de recréer un lien de confiance, un lien authentique entre la marque et le client, en prenant comme relais l’Ambassadeur.
  • L’une des missions peut aussi consister à répondre aux questions de clients sur des thématiques données ou encore parrainer quelqu’un qui pourrait devenir Ambassadeur.

 

Les Ambassadeurs échangent leurs points, cumulés dans une cagnotte, contre des récompenses matérielles (cadeaux) ou immatérielles (participation à des événements) ou encore des bons d’achat.

 

En plus de son savoir-faire technologique, Teeps propose l’animation de ces Ambassadeurs, grâce à une équipe dédiée ;  et la création de communautés, autour de territoires de passions.

 

La start-up compte aujourd’hui parmi ses clients Aramisauto, les Hôtels Kyriad, Bréal – du groupe Beaumanoir-, Cosmétique Active et Sanoflore. Et bientôt La Redoute, Cosmétique Active – filiale de L’Oréal – en Espagne et en Allemagne … Teeps s’adapte à tous les secteurs !

 

Le magasin physique en 2018

Les 6 grands marqueurs qui animent le magasin physique en 2018

Les 6 grands marqueurs qui animent le magasin physique en 2018 1678 1119 Altavia

« Aesop fait preuve d’une vraie réflexion sur la manière dont les magasins sont implantés dans les quartiers, avec respect. »

La matrice du brick and mortar s’est redessinée. Certains pensaient que le e-commerce allait tout emporter sur son passage, reléguer le magasin physique dans les livres d’histoire ? Il n’en sera rien ! On observe un vrai besoin venant des consommateurs, et en particulier des nouvelles générations, de vivre une expérience en magasin. De leur côté, les acteurs historiques, en lien étroit avec des start-up, ont déjà prouvé qu’ils avaient la volonté de se mobiliser et la capacité de redessiner le retail physique. Décryptage par Thierry Strickler, Retail Market Intelligence Lead chez Altavia.

 

« Six déterminants animent le magasin physique aujourd’hui.

 

1- Le soul power

 On retrouve ici le magasin jouissant d’une architecture remarquable, un lieu unique qui va provoquer une véritable émotion chez les clients.

 

Lorsqu’on parle de soul power, on pense notamment :

 

– Aux Galeries Lafayette, ce temple de la mode et du chic parisien, coiffé d’une magnifique coupole, classée Monument historique depuis 1975. Un symbole du savoir-faire des artisans d’autrefois, qui offre un espace unique, mondialement reconnu ;

 

– A l’enseigne Trader Joe’s, lancée dans les années 60, qui a choisi de conserver les codes hippies de cette époque, offrant ainsi une ambiance atypique, marquant les esprits.

 

– A Aesop, dont chaque boutique tout en étant unique, retranscrit bien l’ADN de la marque. Cette dernière fait notamment preuve d’une vraie réflexion sur la manière dont les magasins sont implantés dans les quartiers, avec respect.

 

– ou encore à Starbucks Coffee, qui propose des salons-cafés, sortant ainsi des codes du fast drinking. A Shanghai, la marque a ouvert un imposant espace de 2 700 m2, employant 400 personnes. Le digital y est parfaitement intégré – partenariat avec TaoBao – et les clients peuvent découvrir les derniers crus, les secrets de la torréfaction… via une application dédiée.

 

2- La personnalisation des produits, de l’offre et de la relation

Adidas et son programme Knit for you, initié dans son pop-up store de Berlin fin 2016, est un bel exemple de ce second marqueur. Le principe ? Repartir avec un pull crée sur mesure, en seulement 4 heures. Le client est en effet invité à scanner son corps par laser et projeter différents motifs ; il choisit ensuite une combinaison de couleurs. Seule la matière est limitée à la laine mérinos. Le pull est prêt à être tricoté. Finitions à la main, lavage, séchage… 4 heures plus tard, le pull est prêt ! Ici, le facteur Vitesse est clé, que ce soit dans le processus de production que dans la réaction face à la demande clients.

 

Autre exemple ? La capacité de Nespresso à dialoguer avec ses clients, quel que soit le mode d’interaction choisi par celui-ci (magasin, web, hotline). La relation établie est ultra personnalisée.

 

 

3- Le communautaire

Certaines enseignes savent particulièrement bien communiquer sur un système de valeurs, sur lequel les clients se retrouvent. Ces marques proposent généralement un univers bien particulier, comme le Rapha Cycling Club, pure player du web américain qui s’est imposé en vendant des vélos et des accessoires haut de gamme. L’enseigne a su créer des lieux, apparentés à des clubhouses accessibles via un petit abonnement annuel, permettant de participer à des balades à vélo et de rencontrer d’autres passionnés.

 

L’enseigne australienne Deus Ex Machina propose, quant à elle, des lieux hybrides, portés par des valeurs fortes telles que la convivialité, la liberté, la culture, la créativité… Dans un magasin, on peut à la fois acheter des disques vinyles, des motos, des combinaisons de surf, mais aussi manger ou boire un café, tout en partageant sa passion avec d’autres clients.

 

4- L’Expérience

 Offrir une expérience atypique, mémorable, qui suscitera des émotions chez les clients. Tel est le défi parfaitement relevé par une marque comme Joe & The Juice. Ce café, qui vend uniquement des jus de fruits frais – pas d’alcool ! – se transforme en boîte de nuit, une fois le soir venu. Ici, le rôle des vendeurs, à la fois fêtards, barmen, DJ, « ambianceurs », est central. Ce sont eux qui attirent la communauté et la fidélisent.

 

Autre exemple ? Sonos. Partant du constat que beaucoup de clients avaient découvert les enceintes et systèmes audio chez des amis, la marque californienne a décidé de miser sur l’approche immersive de la vente. Des cabanes à ambiances différentes ont été installées dans son magasin de Soho, à New-York, permettant de vivre une véritable expérience en magasin.

 

5- Le digital en magasin

Ce cinquième marqueur enrichit le lien avec les clients, permet d’interagir différemment avec eux.  C’est notamment un excellent moyen pour les marques, de répondre à la problématique des petites surfaces de vente en centre ville, ne permettant pas de disposer d’un grand stock. La solution ? Permettre aux clients de commander sur des bornes numériques. Nous sommes ici au cœur de la dynamique de convergence entre le on et le off !

 

L’enseigne Mango, associée à Vodafone, propose ainsi des cabines d’essayage équipées de miroirs connectés, afin d’améliorer l’expérience clients. La taille du pantalon pris dans les rayons n’est pas la bonne ? Le vendeur peut être contacté facilement depuis la cabine, afin d’apporter l’article demandé.

 

Decathlon City tire également parfaitement profit du digital, pour gommer les irritants en magasin (interaction via la cabine d’essayage, caisses à usage autonome permettant le paiement mobile…).

 

6- La RSE

 De plus en plus d’enseignes, conscientes de l’enjeu environnemental et du bab buzz que des décisions inappropriées pourraient susciter, ont choisi d’apporter une vraie réponse aux clients en quête d’une consommation raisonnable et raisonnée. Space10, initié par Ikea, est un laboratoire dont le but est de réfléchir aux modes de consommation de demain. Ce lieu d’innovation, situé à Copenhague, s’inscrit dans un modèle d’économie circulaire et a déjà lancé des projets pilotes au Japon (Ikéa rachète des canapés usagés à ses clients pour les recycler) et à Londres (offre de location, pour les étudiants notamment).

 

Pour Ikéa, la logique est double : être à la fois une entreprise engagée sur les problématiques environnementales mais aussi  imaginer des services en phase avec les attentes des clients.

 

Lego incarne également bien ce sixième et dernier déterminant. La marque déclare avoir investi 150 millions de dollars dans la création d’un centre de matériaux pour le développement durable. En effet, chaque année, 31 milliards de briques sont produites dans le monde ! Lego a décidé de lancer une gamme de briques fabriquées à partir de canne  à sucre. Un très bon point pour la société danoise ! »

 

blockchain

Blockchain et retail

Blockchain et retail 1713 1096 Altavia

Les chaînes de blocs (ou « blockchains ») font fureur depuis quelques années. Des cryptomonnaies à la confidentialité des données, elles révolutionnent les transactions de données et d’argent. Cependant, une question demeure : cette révolution affectera-t-elle le commerce de détail ? Si oui, comment ? Samet Ensar Sari, Managing Partner chez Altavia Dekatlon, nous fait part de son expérience et de ses connaissances dans les domaines du marketing, du branding et des chaînes de blocs pour analyser et expliquer en quoi les chaînes de blocs affecteront le secteur du commerce de détail, et ce que les entreprises du secteur peuvent faire pour se préparer à la révolution que cette technologie va entraîner.

 

Les tendances actuelles du retail

Aujourd’hui, tous les aspects des mondes de la communication et du commerce de détail évoluent ensemble. Le secteur du retail a toujours été particulièrement complexe, avec une gestion différenciée des divisions comme les ressources humaines, le marketing et les points de vente. C’était avant la révolution numérique que nous connaissons actuellement. Avec l’arrivée de géants comme Amazon et Alibaba, les choses ont changé considérablement, avec notamment un brouillage des lignes entre les commerçants traditionnels et les entreprises technologiques. Les frontières, qu’elles soient nationales ou numériques, disparaissent, et un nouveau genre de commerçant et de boutique est apparu, accompagné d’une nouvelle expérience client. Cette dernière est également suscitée par un changement externe du comportement du consommateur. Chaque détaillant sait bien que pour survivre, son attention doit porter autant sur le consommateur que sur les évolutions du secteur. Il est certain que les canaux marketing et de vente, et même les magasins, sont en train de changer. L’exemple que j’aime bien utiliser appartient à l’industrie cinématographique, mais est applicable ici. En effet, les blockbusters ont mis beaucoup de temps à se rallier au mouvement de la télévision en ligne, ce qui leur a coûté des millions, et a permis à des géants comme Netflix de prendre le contrôle du secteur.

 

La numérisation de l’expérience client se traduit d’abord par un renforcement de la transparence et de la crédibilité. Disposant de plus d’informations, les clients demandent à en savoir plus sur les détaillants. Ils exigent aussi du secteur qu’il soit plus innovant et réactif, et l’on voit un nombre croissant d’entreprises commencer à collaborer avec des start-up. Ce partenariat avec différents secteurs permet aussi aux détaillants de se défaire de leur vision étroite des marchés et de bénéficier des connaissances de différents acteurs. Finalement, cela n’est viable que si une communication efficace est mise en place, tant en interne qu’en externe. S’il est vrai qu’il y a 10 ans, les médias sociaux n’avaient pas encore été conquis par les entreprises, et que les intranets restaient purement professionnels, il est rare aujourd’hui pour un détaillant de n’avoir aucune présence sur Twitter, ne serait-ce que pour le service à la clientèle.

 

Il est essentiel d’être attentif aux innovations qui sont en train d’apparaître dans le secteur. La rupture fait partie des marchés. En ne comprenant pas cet état de fait, les entreprises du commerce de détail prennent de gros risques, pouvant compromettre jusqu’à leur propre survie. À la fin de la journée, la passion de la vente prendra le dessus.

 

Blockchain et vente au détail : amis ou ennemis ? 

Je pense que cela dépend du fait qu’une entreprise choisit de s’adapter ou pas, car rupture et adaptation vont de pair.

Tout d’abord, tâchons de comprendre ce que sont les chaînes de blocs. Cette technologie, sur laquelle repose le bitcoin, a été créée dans le but de permettre une circulation rapide et sécurisée des informations. Pour les transferts d’argent, par exemple, elle élimine le besoin de faire confiance à un tiers tout en garantissant la création d’un enregistrement dont l’authenticité peut être vérifiée par la communauté. Par exemple, la start-up singapourienne TenX connecte le portefeuille en cryptomonnaie d’un consommateur en portefeuille Visa, ce qui lui permet d’utiliser sa carte Visa pour dépenser sa monnaie cryptographique. Ces start-up révolutionnaires vont influencer le comportement des consommateurs et, au bout du compte, imposer aux détaillants de s’adapter à leur tour. En ce sens, les chaînes de blocs permettront aux détaillants de s’adapter aux comportements de leurs clients et de développer leur clientèle.

 

Nombreux sont ceux qui pensent que la révolution des chaînes de blocs influencera le secteur du commerce de détail uniquement en termes financiers. Je crois que c’est faux. En fait, de nombreuses applications vont se présenter : citons par exemple la possibilité de signer des contrats sans avoir besoin d’aucune autorité. Fondamentalement, cette technologie deviendra une source mondiale décentralisée de confiance. Cependant, tout le monde n’est pas prêt à l’adopter.

 

Les influences des blockchains

Par exemple, on constate aujourd’hui que le secteur du commerce de détail peut être influencé par différentes utilisations des chaînes de blocs.

 

Une d’entre elles est la gestion des stocks. Le détaillant Walmart a commencé à travailler avec les chaînes de blocs pour assurer un suivi de chaque produit, des informations d’achat aux informations sur le client. En suivant ces contenus, le détaillant est capable d’en tirer des analyses extrêmement précises. Certains y verront une occasion de présenter avantageusement leur système de chaîne logistique.

 

Une autre application est le traçage des opérations, le coaching et le contrôle des ressources, déjà mis en place par certaines start-up européennes. Ce faisant, les entreprises pourront répondre aux attentes des consommateurs en matière de transparence, tout en améliorant la qualité de leurs produits et services.

 

Ils peuvent aussi simplifier le traitement des programmes de fidélisation et des réclamations, comme le fait déjà la start-up Warrentees, qui représente les droits des consommateurs sur le marché. Leurs clients peuvent accéder à des informations et bénéficier d’un service après-vente immédiat en cas de dysfonctionnement, par l’intermédiaire d’un programme automatisé, ce qui marque le début des contrats intelligents.

 

Il n’y a pas qu’une manière dont les chaînes de blocs affecteront les entreprises. Les entreprises de commerce de détail doivent se servir de cette approche pour créer davantage de valeur pour leurs clients, en mettant en œuvre des services nouveaux, plus nombreux, et d’une qualité toujours plus grande. À l’avenir, les chaînes de blocs seront déterminantes dans la survie des détaillants : la question est donc d’opter pour une vision à court terme ou au contraire, de penser dans le long terme.

 

Gérer les risques

Bien entendu, les précurseurs auront avec cette application une chance de créer un impact sur des clients potentiels, d’obtenir un avantage concurrentiel dans le secteur et de créer une rupture dans le secteur du commerce de détail, mais ils devront prendre plus de risques. En effet, la plupart des entreprises actuelles ne sont pas prêtes. Ce n’est pas une technologie facile à comprendre, en particulier dans la mesure où, une fois adoptée, elle affectera chaque division dans l’entreprise et dans le secteur concerné. Bien sûr, il existe des manières d’apprendre plus et d’avoir une influence sur la forme que prendra l’utilisation des chaînes de blocs. Pour les détaillants, établir une stratégie en matière de consensus, d’immutabilité et de cryptographie deviendra un enjeu. En effet, des associations professionnelles de détaillants sont aussi en train d’être créées pour établir des règles autour des utilisations de cette technologie. Il est essentiel que les entreprises commencent à prendre part à cette discussion et à obtenir des réponses à leurs besoins.

 

Je suis convaincu que les blockchains représenteront la prochaine révolution technologique majeure. Les études de marché indiquent qu’elles pourraient atteindre le niveau d’adoption critique d’ici 2020 et l’approbation des consommateurs d’ici 2025. C’est pourquoi je pense que les détaillants doivent relever ce défi en le transformant en opportunité, et ce, tous ensemble.