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Le mécénat de compétence de Nathalie Lemarchand pour Ashoka : « Une petite goutte d’eau dans un océan de dynamisme »

Le mécénat de compétence de Nathalie Lemarchand pour Ashoka : « Une petite goutte d’eau dans un océan de dynamisme » 2560 1920 Altavia

 

 

Mettre les compétences professionnelles ou humaines de salariés à la disposition d’une cause d’intérêt général sur leur temps de travail. Tel est le principal défi du mécénat de compétences au service d’associations. Nathalie Lemarchand Directrice artistique chez Altavia Paris au sein du déploiement créatif, raconte son engagement pour l’ONG Ashoka. Et pas que !

Un récent baromètre réalisé par l’Ifop – en partenariat avec Entreprise et Progrès et l’ANDRH, association nationale des DRH –  pour la Fondation SNCF a révélé que les Français se déclarent prêts à 70 % à s’engager sur leur temps de travail. Les dirigeants sont favorables à 32% à la mise en place d’un dispositif de mécénat de compétences, 23 % disent l’envisager et 9 % le font déjà. Parmi ces entreprises où l’engagement est une réalité : Altavia.

 

 

Altavia au service d’Ashoka

Durant l’été 2018, une équipe de 6 personnes a travaillé sur la réalisation du rapport d’activité de l’ONG Ashoka. Nathalie Lemarchand, directrice artistique chez Altavia Paris, faisait partie de l’aventure, déjà initiée en 2017. « L’idée était de mettre en avant ce réseau, à travers ses nombreuses actions dans le monde, raconte Nathalie. Notamment le soutien d’entrepreneurs sociaux qui apportent des solutions à grande échelle aux enjeux sociaux et environnementaux. Pour mettre en lumière cet incroyable travail, nous avons imaginé de nombreuses infographies et déployé l’identité de l’ONG en jouant sur ses couleurs, à savoir le marine, l’orange le rouge et le violet, que l’on a fait rayonner. Nous avons également exploité la dimension internationale de l’Organisation à travers la représentation planétaire, où des modules étaient reliés entre eux. »

 

La partie créative du projet se déroule en juillet ; tandis que l’exécution a lieu en août. Enfin, le rapport d’activité finalisé part en impression en septembre.

 

 

S’engager dans la sphère professionnelle…

Le mécénat de compétences est un véritable engagement de la part du salarié qui se consacre en partie à un projet, sur son temps de travail. Un engagement mais aussi une belle opportunité, que Nathalie n’a pas hésité à saisir. « J’ai senti que le fait de mettre mes compétences au service d’un réseau d’entrepreneurs sociaux, alors que j’ai l’habitude de travailler pour des clients dans l’univers du retail, pourrait être un challenge intéressant, se souvient-elle. Et j’ai eu raison. Ce projet m’a passionnée et a également beaucoup enrichi les rapports que j’entretiens avec mes collègues. »

 

Lors de la grande soirée annuelle organisée par Ashoka pour présenter tous les entrepreneurs sélectionnés, Nathalie est impressionnée par l’énergie ambiante. « C’était incroyable de découvrir cette communauté, toutes ces personnes qui essaient de changer le monde, confie-t-elle. Je suis heureuse d’avoir pu apporter ma petite goutte d’eau dans cet océan de dynamisme. »

 

 

… et privée

L’idée de s’impliquer au sein d’Altavia à travers le mécénat de compétences a tout de suite plu à Nathalie Lemarchand, engagée par ailleurs, depuis une vingtaine d’années. « Dans ma famille, tout le monde s’est toujours impliqué bénévolement dans différentes sphères, annonce-t-elle. Moi, je suis partie en Inde quand j’avais 18 ans et ce voyage m’a profondément marquée. J’ai réalisé qu’au-delà de notre vie confortable, nous pouvions agir pour les autres, changer ne serait-ce qu’un peu leurs vies, donner sans chercher de contrepartie… J’ai rénové une école en Inde, donné des cours de Français à des enfants dans un centre social, participé à des maraudes dans des gares auprès de personnes SDF. Sortir de mon quotidien et de ma bulle m’a beaucoup enrichie. J’ai donné… mais j’ai également énormément reçu. »

 

 

 

 

Ashoka est une ONG, un réseau d’acteurs de changement, qui agit en faveur de l’innovation sociale. Par ses actions, elle vise à accélérer les idées et initiatives ayant un impact sociétal positif, pour préparer l’avenir dès à présent. Sa mission est de :

 

  • DÉTECTER les entrepreneurs sociaux dont les innovations répondent aux enjeux de société dans tous les domaines (santé, environnement, éducation…), et les ACCOMPAGNER dans leur développement ;
  • CONNECTER des acteurs de différents horizons, issus de la société civile comme des secteurs publics ou privés, pour ACCÉLÉRER l’émergence de nouveaux modèles en faveur de l’intérêt général.

 

 

Un rapport annuel digital pour l’Agence du Don en Nature

Un rapport annuel digital pour l’Agence du Don en Nature 1024 768 Altavia

Responsable de la production digitale chez Altavia Paris, Robert Peneau revient sur le projet que lui a confié l’Agence du Don en Nature : réaliser une version digitale du rapport annuel de l’association. Objectif : concevoir une plateforme qui soit tout sauf une simple réplique de la version papier. Un défi relevé haut la main par une équipe ayant travaillé en étroite collaboration avec son client.

 « Production digitale »… Quelles sont les missions de ce département d’Altavia Paris ?

Elles reposent sur trois piliers :

 

  • le motion design : affiches digitales ou films pédagogiques sur Youtube, des vidéos 360° pour les casques de réalité virtuelle – ce que nous avons, par exemple mis en place dans les agences Club Med   – ;
  • la conception de bannières pour le web ou de campagnes d’emailings.
  • Le digital publishing : déclinaison digital de brochures et catalogue

 

De manière plus ponctuelle, il nous arrive aussi de travailler sur la conception de sites internet. Nous disposons d’un bon réseau de professionnels indépendants que nous sollicitons lorsque nous recherchons des compétences précises, pour satisfaire les besoins de nos clients.

 

 

Vous avez récemment travaillé pour l’Agence du Don en Nature. Comment cela s’est-il passé ?

Altavia concevait déjà, depuis plusieurs années, le rapport annuel papier de l’ADN. Cette année, Coralie Abram-Palti, directrice de projets en charge, notamment, des partenariats, a fait appel à nous pour réaliser un rapport annuel digital. En bref, un site internet événementiel dédié au rapport annuel ! Il fallait également créer une vidéo pédagogique racontant le savoir-faire de l’ADN.

 

Quel a été votre parti pris quant à la conception du site ?

Une chose était claire pour nous : le rapport annuel digital ne devait surtout pas être une simple réplique du rapport papier ! L’approche à la lecture n’est, en effet, pas du tout la même. Nous avons donc cherché à en faire un résumé, à mettre en lumière certains points. Ainsi, le visiteur pourrait avoir une vue d’ensemble des missions de l’ADN, ses chiffres clés, les événements… Pour les infos très précises, la version papier – disponible en téléchargement au format PDF – serait là. Les deux approches ont été appréhendées de manières différentes mais complémentaires.

 

 

Et en termes de design ?

Sur la home page, nous avons décidé de mettre en place trois grandes entrées, représentées par des carrés, pour faciliter la navigation :

 

  • Les chiffres clés ;
  • Les rencontres : prises de paroles, témoignages … ;
  • Les événements de l’année écoulée et les différentes initiatives en régions.

 

Avec quel partenaire externe avez-vous travaillé pour ce projet ?

Nous avons missionné un freelance pour la réalisation du site avec qui nous collaborons régulièrement. Et cela s’est très bien passé. Nous avons proposé à l’ADN une maquette interactive, avec des wireframes cliquables sur lesquels il était également possible de laisser des commentaires. Pour les projets Web, l’interactivité est essentielle, même au stade du prototype. Le premier jet ressemblait ainsi déjà à un site, avec sa propre expérience. Lorsque la version finale a été validée, nous nous sommes chargés d’injecter le contenu sur le site.

 

 

Comment s’est déroulée la création de la vidéo pédagogique racontant le savoir-faire de l’Agence du Don en Nature ?

Nous avons construit l’histoire de la vidéo en amont, avec l’ADN, ce qui nous a permis de réaliser un beau storyboard. Nous avons ensuite corrigé tous les contenus, avant d’attaquer la phase « Animation ». Le motion design a été réservé pour le tout dernier moment. Lorsque l’ADN a visionné l’animation, les contenus étaient déjà ficelés. Un sacré gain de temps ! Un lien menant directement à la vidéo a été intégré à la home page, signe que ce travail était très important à leurs yeux. L’intégralité du motion a été réalisé en interne.

 

 

Prêts à renouveler cette expérience avec l’Agence du Don en Nature ?

Avec plaisir ! Ce fut un bel exemple de coopération, que j’espère revivre avec eux.

 

Ashoka

Ashoka

Ashoka 1976 918 Altavia

Fondée en 1981 en Inde et présente en France depuis 2006, Ashoka fait aujourd’hui partie des ONG les plus influentes au monde. Sa mission ? Soutenir, de par le monde, les entrepreneurs qui se sont donné pour objectif de répondre de manière innovante à un problème de société.

Entretien avec Laura Zimer, Directrice Communication chez Ashoka France.

Quelle a été la genèse d’Ashoka ?

Ashoka a été fondée en Inde en 1981, par l’américain Bill Drayton, un homme au profil hybride, ayant notamment travaillé chez McKinsey, mais aussi pour l’Agence Nationale de l’Environnement américaine. Il a ainsi testé aussi bien le secteur privé, que le public. Durant ses pérégrinations, il a découvert, en Inde, un troisième type d’établissement, ni privé, ni public. Menées par des entrepreneurs ayant pris l’initiative de mettre leurs qualités entrepreneuriales au service d’un problème de société, ces entreprises – au sens premier du terme– pouvaient prendre aussi bien la forme d’une société privée que d’une association, ou être le fruit d’un projet individuel. Des initiatives que Bill Drayton désignera sous le terme d’entreprenariat social. C’est dans ce cadre qu’il a rencontré Gloria de Souza, qui fut la première personne à intégrer Ashoka, en Inde, où fut créée la première branche du réseau.

 

Comment le réseau s’est-il ensuite développé ?

Les premières branches ont été créées dans les pays en voie de développement, en Asie et en Amérique du Sud, où les enjeux de société étaient les plus criants. Le réseau s’est ensuite développé en Amérique du Nord, avec le lancement d’un programme aux Etats-Unis en 2000, puis en Europe occidentale, où la branche française d’Ashoka a été créée en 2006.

A quels critères doit répondre un entrepreneur social pour intégrer le réseau Ashoka ? Comment se déroule le processus de sélection ?

Tout d’abord, le projet doit répondre de manière innovante à un problème de société. Il doit également avoir déjà fait ses preuves en termes d’impact et avoir tout le potentiel nécessaire pour transformer un secteur en profondeur.  Par exemple, Jimmy Wales, le fondateur de Wikipédia, qui est un Fellow Ashoka (NDLR : entrepreneur social membre du réseau), a révolutionné le secteur de la connaissance, en rendant cette dernière accessible à tous via Internet.

 

Au-delà de la pertinence du projet lui-même, l’entrepreneur qui le porte doit lui aussi répondre à des critères spécifiques : il doit faire preuve de qualités entrepreneuriales, d’une réelle fibre éthique, et de créativité.

 

Ce processus de sélection, d’une durée moyenne de huit mois, revêt une envergure à la fois nationale et internationale, puisqu’il est le même dans toutes les branches d’Ashoka dans le monde. Durant cette période, le candidat passe des entretiens avec des experts internationaux, aussi bien au sein d’Ashoka qu’en dehors du réseau. A la fin du processus de sélection, sa candidature sera revue par le board d’Ashoka, afin d’assurer une qualité de sélection identique partout dans le monde.

 

Combien d’entrepreneurs sont intégrés dans le réseau chaque année ?

Tous les ans, une nouvelle promo d’entrepreneurs sociaux est intégrée dans le réseau : environ 150 dans le monde, et entre 5 et 10 en France. Ce sont vraiment de toutes petites promos car nos critères sont extrêmement exigeants. De plus, nous sommes une petite ONG, aussi bien en termes de ressources humaines que financières : notre but n’est pas de grandir en tant que structure en soit, mais en matière d’impact.

 

Concrètement, en quoi consiste l’accompagnement d’un Fellow Ashoka ?

Une fois qu’un entrepreneur intègre le réseau, il a accès à plusieurs niveaux d’accompagnement : une bourse financière, sous la forme d’un salaire mensuel, afin qu’il puisse se consacrer à son projet à temps plein ; le réseau de pairs, qui permet le partage des succès et bonnes pratiques, mais également des éventuelles difficultés et obstacles rencontrés ; un accompagnement en termes de compétences, pour aider le Fellow à aborder les aspects inhérents à la création d’une entreprise et pour lesquels l’entrepreneur social n’est pas nécessairement formé.  Pour cela, Ashoka réunit, autour de ses Fellows, des entreprises partenaires qui prodiguent des conseils par le biais d’un mécénat de compétence. Cela peut être des sociétés de conseil spécialisées, par exemple, dans des problématiques juridiques ou financières. Les entrepreneurs sociaux bénéficient aussi d’un autre type d’accompagnement de compétence, plus individuel, dispensé par notre réseau de philanthropes.

Enfin, nous leur assurons toute la visibilité nécessaire à la bonne conduite de leur projet, à travers la promotion, au quotidien, des initiatives que nous soutenons et de l’innovation sociale au sens large.

 

Tous les projets des entrepreneurs sociaux sont-ils pérennes ? Quel est le taux de réussite à 5 ans ?

A l’international, nos chiffres sont assez parlants, puisque 93% des entrepreneurs sociaux Ashoka poursuivent encore leurs activités après 5 ans. De plus, 56% des projets que nous soutenons ont été à l’origine d’une loi dans leur pays. Leur impact est donc tout sauf négligeable !

 

Pouvez-vous donner un exemple de Fellow français ayant eu un tel impact ?

Marie Trellu-Kane, qui a créé Unis-Cité, a été l’une des premières personnes à intégrer le réseau Ashoka en France il y a 10 ans avec, à l’époque, une visibilité somme toute assez limitée. Aujourd’hui, Unis-Cité est implantée dans près de 50 villes et c’est elle qui, en 2010, a inspiré le lancement du Service Civique en France.

 

Quels ont été les temps forts d’Ashoka France en 2017 ?

Pour nous, le principal temps fort de l’année 2017 a été notre emménagement dans les locaux de Station F, qui est symbolique d’un rapprochement, voire d’un mélange des cultures, que l’on essaie de porter au quotidien. Il nous a semblé intéressant d’ajouter cette brique innovation sociale et de montrer que l’innovation peut avoir un impact positif sur la société.

 

A cette occasion, nous avons lancé Share IT, le premier incubateur pour entrepreneurs sociaux dédié à la Tech. Par ce biais, nous avons pour objectif de faire émerger, en France, un secteur qui s’appelle le Tech for good. S’il s’est déjà beaucoup développé aux Etats-Unis (Wikipédia en est, une nouvelle fois, un parfait exemple) et au Royaume-Uni, ce secteur reste, pour le moment, très embryonnaire en France. D’une part, nous souhaitons promouvoir et soutenir les entrepreneurs issus de la Tech ayant pour objectif de répondre à une problématique sociétale et, d’autre part, aider les entrepreneurs sociaux dont l’impact pourrait être amplifié en intégrant une dimension technologique à leur projet.

 

Quels sont vos projets et objectifs pour l’année à venir ?

L’esprit entrepreneurial faisant partie intégrante de notre ADN, nous avons toujours mille projets chez Ashoka ! Au-delà de l’entrepreneuriat social, qui est un peu le premier étage de la fusée, et qui est notre cœur de métier, nous poussons deux sujets en parallèle :

  • Faciliter la collaboration hybride entre le social et le business et, par là même, créer de nouveaux types de modèles économiques.
  • Favoriser l’émergence de nouvelles compétences chez les jeunes générations et faire en sorte que, au-delà de savoir lire, écrire et compter, les jeunes sachent aussi être des leaders, des citoyens engagés, des personnes qui savent collaborer.

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre partenariat avec le groupe Altavia ?

Notre collaboration avec Altavia a commencé l’année dernière, à l’occasion des 10 ans d’Ashoka France, alors que nous cherchions à moderniser nos outils de communication. C’est dans ce cadre que nous avons été amenés à rencontrer la Directrice RSE du groupe. Nous nous sommes dits que nous pourrions commencer par retravailler notre brochure ensemble. Nous avions un réel besoin d’expertise, à la fois en matière de mise en page que de fabrication. Les équipes Altavia étaient ravies de pouvoir nous apporter cette expertise en mécénat de compétence.

 

Comment la brochure a-t-elle été reçue ?

Ce fut un réel succès, aussi bien en interne, qu’en externe. Chez Ashoka, nous avons été ravis d’avoir enfin un outil de communication professionnalisant, clair et complet. Nous avons également eu beaucoup de retours positifs de la part de personnes de notre réseau.

Cette année, en plus de la production, Altavia a également géré la créa. Notre brochure promet ainsi d’être encore plus belle cette année !

Agence du Don en Nature

L’Agence du Don en Nature

L’Agence du Don en Nature 2125 1401 Altavia

 

Fondée il y a huit ans, l’Agence du Don en Nature s’est donné pour mission de lutter contre l’exclusion par le don de produits neufs. Son credo : innover sans cesse pour permettre l’accès au plus grand nombre à des produits non alimentaires de nécessité courante  et permettre ainsi à ces personnes de se sentir de nouveau insérées dans la société.

 

Entretien avec Stéphanie Goujon, Directrice Générale de l’association.

 

Quelle a été la genèse de l’Agence du Don en Nature et quelles sont ses missions ?

 

Chaque année, en France, des entreprises sont contraintes de détruire des stocks d’invendus non alimentaires : des produits du quotidien comme, par exemple, de la lessive, du shampoing, des fournitures scolaires etc. Or,  dans le même temps, près de 9 millions de personnes, parmi lesquelles 3 millions d’enfants, vivent sous le seuil de pauvreté et n’ont justement pas accès à ces produits de nécessité courante. C’est sur ce double constat que l’Agence du Don en Nature, qui est une association reconnue d’intérêt général, a été créée il y a huit ans, au travers d’une plateforme à la fois logistique et numérique, qui permet de récupérer ces stocks de produits neufs invendus auprès des entreprises, de les stocker dans un entrepôt et, enfin, de les mettre à disposition sur un catalogue en ligne et de les distribuer aux plus démunis en s’appuyant sur le tissu associatif local. L’Agence du Don en Nature travaille avec 750 associations et établissements de lutte contre l’exclusion.

 

Vous l’aurez compris, notre mission sociale, c’est de contribuer à la lutte contre l’exclusion par le don de produits. Il est vrai que lorsque l’on pense à la précarité, on s’attache d’abord à l’accès au logement et à la nourriture. Ce qui est normal. Néanmoins, il existe une série d’objets du quotidien qui sont importants pour se sentir inclus, inséré, pour  se sentir dans la norme. Et le fait qu’il s’agisse de produits neufs, en complément d’autres actions formidables qui existent sur de la seconde main, contribue aussi à un gain de fierté pour la personne qui les reçoit parce que ce ne sont pas des produits dont on n’a pas ou plus voulu. Nous avons reçu des témoignages en ce sens comme, par exemple, des papas  fiers de pouvoir offrir des jouets neufs à leurs enfants à Noël, ou des femmes, qui ont pu s’habiller avec des vêtements neufs et gagner ainsi un supplément de confiance, pour chercher du travail notamment. C’est un petit pas vers l’insertion qui donne de l’assurance au-delà de l’aspect fonctionnel du produit. En ce sens, nous aidons les personnes à vivre, pas à survivre.

 

Quelles actions concrètes vous permettent de récolter toujours plus de produits pour les plus démunis ?

 

Aujourd’hui, les entreprises gèrent de mieux en mieux leurs stocks, ce qui a pour conséquence de réduire le surplus de produits. C’est pourquoi, l’an dernier, nous avons ouvert les dons au grand public. Nous avons proposé un projet qui a été soutenu par Google et qui est actuellement en phase de test avec carrefour. Nous avons imaginé la version 2.0 de la collecte en supermarché : quand vous achetez un shampoing sur carrefour.fr, vous pouvez également en acheter un pour un plus démuni.

 

Ce nouvel axe d’action nécessite de gagner en visibilité et a ainsi incité, en 2016,  le lancement d’une campagne d’affichage et de spots télévisés.

 

https://www.youtube.com/watch?v=JcHrkAfoAKQ&list=PLupC79Y5LidRX6Wh4MiR0lsTpgg9rlQx3

 

Quelles sont vos principaux enjeux pour les mois à venir ?

 

Toujours pouvoir croître, dans une logique de responsabilité. Aujourd’hui, nous  touchons 900 000 personnes à peu près, alors que notre pays compte près de 9 millions de personnes dans le besoin. Vous voyez qu’il y a encore beaucoup à faire ! Nous souhaiterions donc doubler les dons en trois ans. Et pour ce faire, nous devons davantage nous faire connaître. Les dispositifs que nous avons mis en place à destination du grand public ont pour but de servir cet objectif. Parallèlement à cela, nous cherchons toujours à innover en collaboration avec nos mécènes.

 

L'Agence du Don en Nature

L’Agence du Don en Nature fait campagne auprès de grand public pour récolter toujours plus de produits pour les plus démunis.

 

Quelles relations entretenez-vous au quotidien avec vos mécènes ?

 

Tous nos donateurs sont fidèles, à l’instar de L’Oréal, Procter & Gamble, Celio, Etam, Carrefour,  ou encore Seb, qui a toujours été très présent. Nous avons un crédo qui résume bien notre philosophie : moins de gaspillage, plus de partage. Et c’est vrai que ce qui plaît beaucoup aux entreprises, c’est cet aspect à la fois social et environnemental, qui cadre parfaitement à la RSE.

La course des héros représente aussi une manière très concrète d’impliquer les gens et ce sont de beaux moments de partage. On innove avec l’optique de construire ensemble, de ne pas forcément arriver avec  des concepts préfabriqués. Nous essayons de comprendre la stratégie de nos entreprises donatrices pour pouvoir, ensemble, inventer des projets qui fassent sens des deux côtés. C’est par ce biais que nous avons pu, par exemple, mettre en place des ateliers relooking avec Etam et Comptoir des Cotonniers, ainsi que des ateliers de remobilisation vers l’emploi avec Randstad.

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre partenariat avec le groupe Altavia ?

 

Altavia est l’un de nos mécènes pionniers. Le groupe fait partie de la petite dizaine de donateurs et d’associations qui nous ont soutenus dès le démarrage. Il faut avoir de la vision et un engagement sincère pour cela !

 

Comment cette collaboration est-elle née ?

 

C’est avant tout une histoire de rencontres. A l’époque, notre fondateur, Jacques-Etienne de T’Serclaes, et l’un de nos administrateurs historiques, Franklin Berrebi, connaissaient bien le Président du groupe Altavia, Raphaël Palti. Lorsqu’ils lui ont présenté le projet, il y a tout de suite eu une adhésion. C’est ainsi qu’a démarré notre partenariat, sous la forme d’un mécénat de compétences.

 

Vous souvenez-vous du tout premier travail mené par Altavia pour l’Agence du Don en Nature ?

 

Un jour, nous nous sommes dit qu’il nous faudrait un Rapport d’Activité  et Franklin Berrebi a tout de suite pensé à Altavia. Nous savions qu’il y  aurait un réel engagement, puisqu’Altavia soutenait déjà de beaux projets. C’était dans ses gènes. Nous avons aussitôt reçu un accord de principe. C’est ainsi qu’Altavia a réalisé notre tout premier Rapport d’Activité. Il s’agissait d’un très joli petit objet. Nous avons beaucoup apprécié de bénéficier d’un vrai conseil, d’un réel savoir-faire et d’obtenir, au final, un objet original et beau !

 

Au fil des années, nous avons pu élargir notre partenariat, en participant, entre autres, à des événements internes au groupe, pour pouvoir communiquer sur notre engagement auprès des collaborateurs.  C’est allé chaque année un cran plus loin. En 2016, Altavia a participé à notre campagne de sensibilisation auprès du grand public en prenant en charge la production des éléments d’affichage. Sans oublier la participation d’Altavia à la Course des Héros !

 

Ce qui est formidable pour nous, c’est que cela nous permet aussi d’innover ! Chaque année on réinvente, on fait des choses  nouvelles : nous venons de refondre notre charte graphique par exemple.  Et je suis persuadée que nous aurons encore de nouvelles idées l’année prochaine !

 

Agence du Don en nature - Rapport activité par Altavia

Le Rapport d’Activité 2016 de l’Agence du Don en nature, réalisé par Altavia.

 


 

Stéphanie Goujon

A propos de Stéphanie Goujon

 

Directrice générale de l’Agence du Don en Nature, Stéphanie Goujon a participé au lancement de l’association en 2009.

En 2013, Stéphanie Goujon a été élue, par son engagement, Femme en Or catégorie Environnement. Elle est aussi membre du Conseil Economique, Social et Environnemental.

 

Réseau Entreprendre 93

Réseau Entreprendre 93 1467 974 Altavia

Fort d’un ancrage local dans une centaine de territoires en France et à l’international, Réseau Entreprendre finance et accompagne des entrepreneurs à fort potentiel de créations d’emplois depuis plus de trente ans. La première implantation est née à Roubaix, en 1986, sous l’impulsion d’André Mulliez, à l’époque PDG du Groupe Phildar suite aux nombreux licenciements entraînés par le déclin du marché du fil à tricoter, dans le milieu des années 80. Son idée : « Pour créer des emplois, créons des employeurs ».

 

 

 

Réseau Entreprendre 93

Yasmine Hamraoui, Directrice de Réseau Entreprendre 93 (au centre) , entourée des lauréats 2015 et accompagnée de Régine Palti, Chef de Projet Communication et Partenariats chez Altavia (1er rang, droite).

 

Nous avons rencontré Yasmine Hamraoui, Directrice de Réseau Entreprendre 93, l’association du département de la Seine-Saint-Denis, dont Altavia est partenaire depuis plus de 10 ans. C’est juste après l’implantation de l’association en Seine-Saint-Denis qu’Altavia a s’est engagé auprès du réseau, en tant qu’accompagnant auprès des jeunes entrepreneurs locaux. Aujourd’hui, c’est par le biais d’un mécénat de compétences que le groupe continue de soutenir Réseau Entreprendre 93,  en contribuant à la création de ses outils de communication.

 

Entretien :

 

A quel moment l’association Réseau Entreprendre s’est-elle implantée en Seine-Saint-Denis ?

 

Réseau Entreprendre 93 est né il y a treize ans et couvre aujourd’hui tous les territoires du Département, qui nous soutient depuis le début et avec lequel nous avons tissé des liens forts. L’année dernière, plus de 50% d’entrepreneurs soutenus en Seine-Saint-Denis étaient installés en « Quartiers prioritaires de la Politique de la Ville. »

Réseau Entreprendre est aujourd’hui reconnue Association Utilité Publique depuis 2003 et maintenant présente partout en France et, depuis quelques années, à l’international, notamment au Maroc, au Chili, en Tunisie, en Suisse et en Belgique.

 

Comment ces associations, et en particulier Réseau Entreprendre 93, sont-elles structurées ?

 

Il s’agit d’associations locales de chefs d’entreprise. Ce sont donc des entrepreneurs et des dirigeants, qui se fédèrent à l’échelle d’un département, d’une région ou d’un pays, pour partager cette mission, commune à tous les Réseaux Entreprendre, qui est celle d’accompagner et de financer l’entreprenariat, avec comme cible des entrepreneurs à fort potentiel de création d’emplois.

 

Comment fonctionnez-vous en termes de financement ?

 

Ce sont les personnes que nous finançons grâce à des prêts d’honneurs (sans intérêts ni prise de garantie), par le biais de financement de la Région Ile-de-France, de la Caisse des Dépôts et de banques partenaires, et de garanties de la BPI. Nous prêtons des montants de 15K€ à 50k€ dans l’optique d’augmenter leur fonds propre et leur permettre d’aller chercher de l’argent auprès de banques, financeurs et business angels. Cette action représente un levier fort, puisqu’un euro prêté par Réseau Entreprendre permet d’en lever treize. C’est toute la force du réseau : cela fait 30 ans que nous existons et, avec le temps, nous sommes devenus un label pour les financeurs tiers, qui estiment que s’il est passé par le filtre et par l’accompagnement de Réseau Entreprendre, un entrepreneur aura deux fois plus de chances d’exister trois à cinq ans plus tard, avec un fort potentiel de créations d’emplois. Il s’agit d’un énorme enjeu économique dans un pays tel que la France, où beaucoup d’entreprises restent petites.

 

Et en matière d’accompagnement ?

 

Nous les accompagnons aussi bien dans la création, que dans la reprise.  Cet aspect est essentiel, notamment en Seine Saint Denis, où bon nombre d’entreprises industrielles  ferment, faute de repreneurs.  Avec le temps, nous avons étendu notre champs d’action au-delà de le la phase de création ou de reprise, puisque nous continuons à accompagner un certain nombre de lauréats que nous avions soutenus au démarrage, dans leur développement.  C’est le cas, par exemple, d’Arkose, dont les fondateurs ont créé une salle d’escalade de bloc à Montreuil il y a deux ans. Aujourd’hui à la tête de cinq salles, ils viennent de lever plus de 2,5 millions d’euros avec pour objectif de multiplier le nombre de ces implantations par quinze d’ici la fin de l’année. A ce stade, nous avons affaire à d’autres problématiques que celles que l’on rencontre au moment de la création. Ainsi, dans le cadre de l’accompagnement au développement, nous soutenons des entrepreneurs sur des problématiques de gouvernance et de croissance.  Diriger une entreprise de 15 personnes ce n’est pas la même chose que 50, 300 ou 1000. Cela s’anticipe !

Réseau Entreprendre est ainsi un révélateur de talents : nous cherchons des pépites dont nous essayons de booster les capacités, et nous les aidons à passer du statut d’entrepreneur à celui de chef d’entreprise.

 

Quelles compétences sont-elles mises en œuvre pour aider les entrepreneurs à passer ce cap difficile ?

 

La grande spécificité du réseau c’est que l’accompagnement est fait par des chefs d’entreprises, qui sont eux-mêmes passés par toutes ces phases de développement. Nous ne cherchons pas seulement la compétence mais aussi et surtout l’expérience. Créer son entreprise et la faire grandir nécessite un certain nombre de connaissances qui ne s’apprennent ni dans les livres, ni dans les écoles de commerce, mais sur le terrain !

 

Concrètement, comment cet accompagnement est-il structuré ?

 

Chaque mois, l’entrepreneur rencontre un chef d’entreprise expérimenté. Il a par ailleurs une réunion mensuelle en Club d’entrepreneurs, qui lui permet  de sortir de l’isolement en se réunissant entre pairs. Car être entrepreneur, c’est beaucoup de solitude ! Nous avons pour vocation à créer ce cercle de confiance, afin qu’ils puissent trouver des réponses à leurs problématiques entre eux, en toute confidentialité. Réseau Entreprendre permet aussi, lors de ces rendez-vous, de faire intervenir des experts externes, sur des sujets de RH, financiers, ou encore de gouvernance, pour les nourrir en termes d’expériences. Cet accompagnement dure de deux à trois ans, en fonction des besoins spécifiques de chacun. L’action du Réseau est très qualitative. De plus, les valeurs qu’il porte sont très fortes !

 

comité engagement reseau entreprendre

C’est le Comité d’Engagement, composé de chefs d’entreprises, qui prend, à l’unanimité, la décision d’accompagner le porteur de projet.

 

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les valeurs portées par l’association ?

 

Tout d’abord, nous estimons qu’au-delà d’un projet il y a toujours une personne, que ce soit des chefs d’entreprise qui accompagnent ou des entrepreneurs. Nous sommes très attachés à l’individu !

Ensuite, la gratuité : tout l’accompagnement que nous prodiguons est gratuit pour l’entrepreneur.

Enfin, nous sommes tous le maillon d’une chaîne. Nos lauréats reçoivent aujourd’hui et, un jour, ils donneront à leur tour. 20% de nos accompagnateurs sont d’anciens lauréats, et ce chiffre ne fait que grandir. Notre président est un ancien lauréat qui a créé son entreprise en 2008. C’est assez symbolique et cela incarne la valeur qui nous est la plus chère au sein du réseau : la réciprocité.

 

En termes de chiffres, quel bilan faites-vous de l’année écoulée ?

 

En 2016, nous avons reçu 500 sollicitations et nous avons soutenu 32 entrepreneurs de 20 entreprises différentes.  Cela représente  80% de créations et 20% de reprises.  20% de nos lauréats 2016 sont des  femmes.  C’est en augmentation mais ce n’est pas assez ! Et nous travaillons pour essayer de faire grandir ce chiffre. Le facteur culturel joue encore beaucoup : les femmes osent moins, sont plus prudentes. Nous le constatons notamment dans les business plans que nous recevons. Dans la majorité des cas, on sait que dans un business plan envoyé par une femme, il faut systématiquement revoir les chiffres à la hausse !

La prudence et la détermination avec lesquelles les femmes conduisent leur projet impactent positivement la pérennité de leur entreprise.  C’est pourquoi nous sommes d’autant plus attachés à accompagner des femmes.

L’entreprenariat au féminin, c’est aussi une question de modèle : plus nombreuses seront les femmes qui réussiront à monter de belles entreprises, plus elles seront visibles et plus nombreuses seront les jeunes à vouloir suivre leur exemple.

 

A titre personnel, quel profil d’entrepreneur vous intéresse particulièrement ?

 

Je dirais les profils d’autodidactes, de jeunes auxquels on ne s’attend pas forcément et qui ont une énergie et un talent fou ! En France, on a une forte tendance à favoriser certains parcours, certaines écoles…Mais le 93, c’est le département de la jeunesse et de la diversité ! Dès lors, un certain nombre de nos lauréats sortent totalement des cases. Cela montre que c’est aussi dans la diversité que l’on crée de la richesse et de l’innovation, et je crois que la France a besoin de s’en rappeler…

 

Quels sont vos objectifs  pour 2017 ?

 

Plus de femmes, c’est évident ! Et plus globalement, nous avons bien entendu pour objectif de soutenir toujours plus d’entrepreneurs et de trouver plus de chefs d’entreprises, performants et bienveillants, pour les accompagner. Aujourd’hui, plus d’une centaine de chef d’entreprises sont engagés dans le 93 et à peu près 10 000 en France. Nous avons soutenu plus de 200 entrepreneurs en Seine-Saint-Denis et ce n’est que le début…

Enfin, nous souhaitons développer davantage les partenariats avec les grandes entreprises, tels que le beau partenariat que nous avons avec Altavia, qui nous accompagne depuis tant d’années, dans le cadre d’un mécénat de compétences notamment dans la création d’outils de communication pour le réseau.

 

 

 

COMMEUNSEULHOMME

COMMEUNSEULHOMME 683 1024 Altavia

Aux côtés de 13 entreprises mécènes, Altavia soutient Eric Bellion et son bateau Comme Un Seul Homme qui participera au prochain Vendée Globe, la plus importante course en solitaire à la voile autour du monde qui partira des Sables d’Olonne le 6 novembre 2016.

 

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Depuis de nombreuses années, Eric Bellion est engagé dans des actions de sensibilisation et de valorisation de la diversité, qu’il allie à ses activités de skipper de bateau. Avec Comme Un Seul Homme, Eric Bellion a souhaité transmettre son ambition à 14 entreprises et leurs 80 000 collaborateurs.

 

Le projet Comme Un Seul Homme fait écho aux valeurs qui animent le groupe Altavia : la différence est une clé de la réussite et de la performance.

 

Un projet qui a tout de suite séduit Raphaël Palti, Président et Fondateur d’Altavia:

 

« Dès le premier instant de notre rencontre avec Eric Bellion,  nous avons su que nous partagions une même vision de la réussite : oui la diversité est une force qu’il faut cultiver, car elle génère des collaborations plus riches, plus heureuses et plus fertiles. Nous aimons défier l’idée reçue qu’il serait impossible pour des individus très différents les uns des autres d’agir réellement « Comme Un Seul Homme ». Le parcours d’Eric, tout comme l’histoire d’Altavia, démontrent de façon éclatante le contraire. Dans cet esprit, chez Altavia, nous encourageons nos 1 300 collaborateurs à exprimer ensemble leurs talents et leurs idées. Nous admirons et soutenons l’engament d’Eric; ce soutien nous fera nous-mêmes progresser, tous ensemble, « Comme un seul Homme ».

 

Un projet original et enthousiasmant pour le groupe que nous partagerons avec vous durant les mois à venir.