« Pour faire face à une urbanisation galopante, les villes doivent s’adapter en innovant »

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« Pour faire face à une urbanisation galopante, les villes doivent s’adapter en innovant »

« Pour faire face à une urbanisation galopante, les villes doivent s’adapter en innovant » 1680 1117 Altavia

« Villes et territoires de demain ». C’est le thème de la Semaine européenne du développement durable 2018. L’occasion pour Catherine REHBINDER, directrice RSE d’ALTAVIA, de nous présenter les Smart Cities, qui se développeront dans un futur plus si lointain. Ces villes, qui mettent en place des systèmes innovants, pour s’adapter à une forte urbanisation.

 

«  Nous sommes actuellement 7 milliards d’êtres humains sur la planète et nous serons 10 milliards en 2050. Où ? De plus en plus dans les villes ! Un véritable phénomène d’urbanisation est en effet observé : les populations migrent davantage vers les mégapoles.

 

Or les villes engloutissent 75 % des ressources de la planète et émettent 70 % des émissions de gaz à effets de serre.

 

Les modes de production, de consommation et d’exploitation des ressources doivent donc être fondamentalement et durablement modifiés.

 

Réorganiser les villes

En réponse au changement climatique et à l’urbanisation galopante, les villes doivent s’adapter, mettre en place des systèmes innovants, notamment grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Des services urbains inédits commencent à émerger, relayés par les enseignes et adoptés par les consommateurs cherchant à limiter leur empreinte sur l’environnement et améliorer leur qualité de vie. Des services, concernant différents domaines :

 

L’économie circulaire sera au cœur de la ville de demain. Les communautés vont devoir réduire, voire éviter, la production de déchets et mettre en place des systèmes de récupération efficace de valorisation des déchets.

 

L’agriculture urbaine se développe pour répondre à l’enjeu de l’approvisionnement alimentaire. C’est le  retour des fermes en ville et de la culture de potagers sur les toits. A Paris, New-York, Montréal, les avantages de l’agriculture urbaine se révèlent : fixation du carbone, maintien de la biodiversité – à ce sujet, la toute nouvelle journée mondiale des abeilles a été officiellement décrétée le 20 mai, pour souligner l’importance de ces polinisateurs ! – ; développement des circuits courts, répondant au nombre croissant de locavores…

 

Les transports, avec la mobilité intelligente. Depuis janvier 2018, la réglementation a changé : les entreprises de plus de 100 salariés sont en effet obligées de prévoir un plan de mobilité, c’est à dire analyser la manière dont se déplacent les collaborateurs et encourager les moyens alternatifs à la voiture en solo (vélo, covoiturage, transports en commun…).

 

L’habitat, dans un contexte où favoriser le vivre ensemble devient un défi essentiel. Le profil des villes est repensé, réinventée pour préserver le bien-être de ses habitants, respecter leur intimité, leur assurer un ensoleillement suffisant…

 

L’énergie. Dans certaines métropoles, naissent des éco-quartiers, où tout est repensé sur le plan de la consommation d’énergie grâce, notamment, aux compteurs communicants. Ils permettent un suivi de la consommation et des interventions à distance. Une gestion intelligente des données permettra de connaître les besoins réels des usagers et de gérer les ressources de manière optimisée. L’autoconsommation (individuelle ou collective) se développe également : produire sa propre électricité provenant des énergies renouvelables (panneaux photovoltaïques notamment).

 

Dans la ville intelligente, on peut trouver des appareils de recharge pour les véhicules électriques, des systèmes d’éclairage munis de détecteurs de présence, un contrôle du niveau de remplissage des poubelles et du smart parking : trouver sa place à l’avance pour désengorger le trafic, limiter la pollution, et améliorer la qualité de vie !

 

Avec des déviances possibles

Que dire du côté plus obscur de la gestion intelligente des données ? L’open data et la surveillance pourront être assimilées pour certains, à un contrôle permanent, une perte de liberté. Un point sur lequel il convient de rester vigilants…

 

San Francisco, un modèle de ville durable

La ville américaine est devenue, en moins de 20 ans, un modèle de vie durable. Tandis qu’aux USA, le taux de recyclage des déchets ne dépasse pas les 35 %, il est de 80 % à SF.

La ville a en effet rendu la pratique obligatoire. De plus, les sacs et les bouteilles et gobelets en plastique sont interdits. Même les sacs en papier sont progressivement remplacés par les sacs en tissu, que les habitants sont invités à apporter pour faire leurs courses.

Des mesures incitatives sont également mises en place, comme la remise sur la redevance d’enlèvement des ordures, accordée aux foyers qui réduisent leur quantité de déchets non recyclables. L’impact économique de cette politique est important : le recyclage crée 10 fois plus d’emplois que l’incinération des déchets.

 

Et le retail ?

Une prise de conscience globale émerge. Le consommateur, de plus en plus conscient de l’urgence écologique, se responsabilise dans ses actes d’achat et modes de consommation. Les entreprises qui ne dépassent pas le seul objectif de faire du profit seront délaissées au profit de celles qui œuvrent pour améliorer leur impact sur la société et préserver l’environnement. La RSE devient alors un réel avantage compétitif. »